Une séance de thérapie collective. Hier soir, dans "Touche pas à mon poste", la chroniqueuse Agathe Auproux a tenu à revenir sur un débat qui a agité les membres de l'équipe lundi. Ce soir-là, Cyril Hanouna avait invité ses chroniqueurs à réagir à la polémique suscitée par des tweets postés en 2016 par une candidate de "The Voice", Mennel, accusée d'avoir tenu des propos complotistes dans la foulée des attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray. Isabelle Morini-Bosc avait tenu des propos maladroits en estimant que la candidate n'aurait pas dû chanter en arabe, "par les temps qui courent". La journaliste s'était défendue de tout racisme dès l'émission suivante.
Reste que la teneur du débat de lundi soir n'a pas été du goût d'Agathe Auproux, qui y avait pourtant pris part. Elle a donc tenu à lancer hier soir un coup de gueule contre elle-même mais aussi contre le reste de l'équipe. "Je regrette de ne pas avoir eu le courage d'apporter une opinion contraire à tout ce qui s'est dit sur le plateau, a-t-elle débuté. On allait tous dans le même sens, qui était de taper sur cette gamine alors qu'on ne connaissait rien de ce qui s'était passé". Elle a ensuite visé son collègue Benjamin Castaldi, lui reprochant d'avoir relayé "des fake news de la fachosphère en parlant d'apologie du terrorisme".
Une attaque qui n'a pas du tout plu à l'ex animateur de TF1. "Tu vas retirer tout de suite !", a-t-il prévenu sa collègue, tout en se levant et en menaçant de quitter le plateau. Alors que le ton commençait à monter, Cyril Hanouna a lancé une page de publicité en demandant à ce que ses deux chroniqueurs en profitent pour se parler. De retour en plateau, Benjamin Castaldi était bien autour de la table. Agathe Auproux lui a présenté des excuses, tout en recentrant ses propos sur la teneur générale du débat. "Ce n'est pas parce qu'on passe tous les soirs deux heures à la télé en direct qu'on peut se transformer en tribunal public. On n'est personne pour dire ce qui est tolérable", a estimé la jeune chroniqueuse, qui a regretté que "Touche pas à mon poste" ait contribué à "une campagne de lynchage médiatique". "Je pense qu'on peut faire preuve de plus de tolérance ici", a-t-elle même ajouté.
Une opinion dont se sont désolidarisés tous ses collègues, à commencer par Cyril Hanouna. "Ses tweets sont insupportables !", a affirmé le présentateur, tandis que les messages polémiques postés par Mennel défilaient derrière lui, notamment celui où elle estimait : "Les vrais terroristes, c'est notre gouvernement". "Au nom de la France, on ne peut pas laisser passer ça. Si on la maintient dans l'émission, c'est encore une fois humilier l'association des victimes de l'attentat de Nice qui demande aussi son exclusion et qui compte bien plus que moi, bien plus que nous tous parce qu'ils ont souffert. Au nom de tout ce symbole, il faut virer Mennel de 'The Voice'", a estimé Gilles Verdez . Agathe Auproux a reconnu un peu plus tard qu'elle s'était sentie concernée parce qu'elle avait elle-même posté des tweets polémiques entre 2011 et 2013, "des mauvaises blagues sur mes potes qui faisaient le Ramadan", a-t-elle justifié, qui ont ressurgi ces derniers jours.
"Toutes les opinions sont les bienvenues. Ici, on pense que le débat et l'échange peuvent faire avancer les choses", a conclu Cyril Hanouna au terme de ce long débat. Un des invités du soir, le comédien et animateur Philippe Lellouche, a détendu l'atmosphère. "Là on passe d'un mec qui pète à la fachosphère", s'est-il faussement étonné, prédisant "une audience énorme" pour l'émission. Quelques minutes auparavant, l'équipe s'était amusée des flatulences de Benjamin Castaldi. Ce matin, les chiffres lui donnent raison puisque "Touche pas à mon poste" a égalé mercredi soir son record de saison avec 1,63 million de téléspectateurs (6,3% de PDA). puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.