Maxime Saada, contrarié ! Ce matin, le président du directoire du groupe Canal+ était auditionné par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale. À cette occasion, le dirigeant a été interrogé par les députés qui composent cette dernière. Députée communiste des Hauts-de-Seine, Elsa Faucillon a fait part de ses diverses "inquiétudes" à Maxime Saada. L'élue s'est notamment alarmée qu'en vertu du nouvel accord passé entre les acteurs du cinéma et Canal +, cette dernière aura la possibilité de devenir producteur via sa filiale StudioCanal. "Producteur, distributeur, diffuseur, ça fait donc un seul acteur qui contrôle toutes les clés du marché", s'est émue la députée.
Elsa Faucillon s'est par ailleurs dite inquiète du risque de "fragilisation de France Télévisions, premier partenaire en clair de la création française qui garantit une diversité du cinéma français et européen". Des propos qui ont fait bondir Maxime Saada. "Quasiment tout ce que vous avez dit est faux, c'est terrible ! Tout est inexact !", s'est agacé le dirigeant. "Vous dites que Canal+ concentre dans ses mains. Nous sommes d'abord le premier financier avec un investissement de 400 millions d'euros par an", a-t-il poursuivi, ironisant sur l'investissement du "grand soutien" qu'est France Télévisions, qui n'injecte "que" 65 millions d'euros dans le cinéma français et européen.
"Ce que vous avez dit est inexact. Il n'y a aucune obligation de diversité de la part de France Télévisions. Zéro ! Par contre, Canal+ a des engagements de diversité", a rappelé Maxime Saada. "L'absence d'obligation de diversité permet à France Télévisions d'aller concentrer ses moyens sur des films comme 'Gaston Lagaffe' et 'Spirou et Fantasio'. Des gros budgets qui ont échoué", s'est-il moqué. "Canal+ n'a pas cette possibilité et ne souhaite pas le faire. Canal est LE garant de la diversité du cinéma français. Je suis désolé de vous dire que France Télévisions ne l'est pas", a-t-il insisté.
"D'ailleurs, s'il est envisagé à un moment de fragiliser une fois de plus le cinéma français sur Canal+, je demande solennellement à ce que France Télévisions ait des obligations de diversité, ce qui viendra conforter votre analyse", a-t-il ensuite lancé à l'élue. Maxime Saada a par ailleurs balayé d'un revers de main les inquiétudes de la députée sur la possibilité, accordée à StudioCanal, de produire des films. "StudioCanal finance 30 films par an, la chaîne Canal+ en finance 100. On a demandé à produire quatre films par an. C'est loin de perturber le secteur comme vous l'évoquiez tout à l'heure", a estimé le dirigeant.