"Alex Hugo", "Astrid et Raphaëlle", "Sambre"... Les fictions de France Télévisions se portent bien, accrochant entre 3 et 6 millions de téléspectateurs en moyenne à chaque diffusion. Dans les colonnes du "Parisien" ce 25 décembre, Anne Holmes, directrice de la fiction chez France Télévisions, assure ne pas être en "combat avec les autres chaînes". "Notre mission est de divertir le téléspectateur en fin de semaine, et il se trouve qu'on divertit plus de monde que TF1 ("Star Academy"). Je suis fière et contente parce que c'est beaucoup de travail, de personnes mobilisées, de comédiens impliqués."
Si elle concède que ces programmes attirent moins les jeunes, et que certaines des 280 fictions proposées en soirée cette année n'ont pas trouvé leur public, elle se réjouit cependant du succès de "Sambre", qui a conquis 4 millions de téléspectateurs en moyenne. "Cette fiction est d'utilité publique. Jean-Xavier de Lestrade travaille sur une prochaine série sur les attentats du 13 novembre, 'Des vivants'. Le tournage est prévu fin 2024", annonce-t-elle.
D'autres projets encore, inspirés également de faits réels, sont prévus pour cette année, à l'image de "Tout pour Agnès", une série tirée de l'enquête autour de la disparition d'Agnès Le Roux à Nice en 1977. "C'est l'histoire d'une mère passée à côté de sa fille et qui va essayer de tout faire pour connaître la vérité" explique la directrice, qui annonce "un téléfilm adapté de l'affaire Flactif" mais aussi "Les fossoyeurs", "une fiction inspirée du livre de Victor Castanet sur les Ehpad."
En plus des séries et téléfilms tirés d'histoires réelles, France Télévisions a prévu de proposer des "sagas", autour d'une thématique actuelle, explique Anne Holmes : "La série 'Tout ça je te le donnerai', avec David Kammenos et Bruno Solo, arrivera au printemps, comme 'Fortune de France', de Christopher Thompson, autour d'une famille dans le Périgord noir en 1557, 'La Peste', avec Frédéric Pierrot, et la grande saga rurale 'L'éclipse', avec Claire Keim. Les tournages de 'Rivages', sur des phénomènes mystérieux en mer, de 'Ça, c'est Paris !' dans l'univers du cabaret, sont en cours. Nous avons aussi lancé 'L'or bleu', en écriture, qui renoue avec la tradition des feuilletons sur fond de pénurie d'eau. Et nous avons aussi un projet avec Mathilde Seigner sur le monde paysan."
Un programme déjà bien chargé, et pourtant ça ne s'arrête pas là. D'autres thématiques sociales et culturelles seront également abordées dans des séries et téléfilms inédits, comme "la mode et de la maroquinerie de luxe" dans la série "Made in France" ou encore le film "Un château en Espagne", "qui dénoncera les marchands de sommeil" explique Anne Holmes, ainsi que l'histoire de "deux femmes que tout oppose et qui vont s'associer pour sortir leur petit-fils d'un camp de prisonniers de Daech".
Enfin, la directrice des fictions a été interrogée par "Le Parisien" sur les films avec Gérard Depardieu. Certains médias avaient en effet annoncé la décision du groupe de ne plus diffuser les films dans lesquels joue l'acteur, une rumeur depuis démentie par France Télévisions. "On ne censure pas les oeuvres existantes. Mais monter un nouveau film ou une série sur le nom de Gérard Depardieu paraît difficile aujourd'hui", explique-t-elle. Ce lundi 25 décembre, 50 personnalités de la culture ont signé une tribune dans le "Figaro" pour dénoncer ce qu'ils estiment être un "lynchage" médiatique contre l'acteur, accusé par une dizaine de femmes de violences sexuelles.