Une invitation qui questionne. Quinze jours après avoir célébré l'anniversaire des cinq ans de la révolution Me Too, Emmanuelle Seigner était l'invitée d'Audrey Crespo-Mara dans "Sept à huit"* ce dimanche 16 octobre sur TF1. À l'occasion de la sortie de son livre, "Une vie incendiée" aux éditions de l'Observatoire, l'actrice de 56 ans a accepté de se confier pour la première fois sur les accusations de viols et d'agressions sexuelles qui visent son mari, le réalisateur Roman Polanski, depuis plusieurs décennies. Pendant treize minutes, Emmanuelle Seigner a tenu à défendre l'homme qui partage sa vie.
Face caméra, la comédienne a d'abord pris la parole sur l'un des premiers scandales visant Roman Polanski. En 1977, le réalisateur avait eu une relation sexuelle avec Samantha Gailey, une adolescente américaine de 13 ans, alors qu'il en avait 44. Un scandale pour lequel il fut été arrêté en 2009. "Oui c'est jeune, bien sûr, mais c'était une époque très permissive. Le rapport à l'âge, aussi, a beaucoup changé. On louait la Lolita, on la célébrait. Donc moi, ayant commencé à être mannequin à 14 ans, ce n'était pas une histoire qui me choquait. On n'est pas obligés d'applaudir cette époque, mais c'était comme ça", a-t-elle expliqué à Audrey Crespo-Mara avant d'ajouter : "Aujourd'hui, ils ont vraiment de très bonnes relations, ils s'envoient des e-mails. Elle, elle en peut plus de ce statut de victime. Elle le dit, le répète mais tout le monde s'en fiche".
Pendant près d'un quart d'heure, Emmanuelle Seigner a tenu à défendre Roman Polanski. "Quand j'ai connu mon mari, toutes les femmes voulaient coucher avec lui. Toutes les jeunes filles voulaient coucher avec lui. C'était un truc de dingue. C'était fou quoi. Il avait 52 ans mais il avait l'air d'en avoir 30, il était un grand metteur en scène donc il attirait énormément, et je pense qu'il n'avait besoin de violer personne (...) L'homme avec qui je vis, ce n'est pas du tout la personne dont j'entends parler", a-t-elle poursuivi avant de se confier sur le poids de l'opinion publique.
"Il est meurtri, il le vit très mal (...) C'est affreux parce qu'il ne peut pas monter un film, on conseille aux acteurs de ne pas jouer dans ses films. Moi-même, je suis blacklistée en France (...) Qu'on le laisse tranquille, que les gens s'occupent des vrais prédateurs, des gens qui sont un danger pour la société, qu'on lui foute la paix", a lancé Emmanuelle Seigner. Et de souligner, quand même, de "très bonnes choses dans Me Too" : "C'est très bien que la parole se libère. Si on a vécu des viols, des incestes, des choses terribles, c'est très important que les femmes puissent parler et soient entendues. Néanmoins, nous assistons à beaucoup de dérives, beaucoup d'abus, de mensonges, qui décrédibilisent ces victimes et qui ne leur rendent pas service".
À 89 ans, Roman Polanski, est toujours considéré comme fugitif et ne peut voyager qu'en France, en Suisse et en Pologne.
*émission produite par Elephant, détenu par Webedia, société éditrice de puremedias.com.