La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) épingle plusieurs émissions du PAF actuellement à l'antenne et qui ont la fâcheuse tendance d'oublier de payer les droits de diffusion des titres musicaux qu'elles utilisent. Dans son rapport de la "Commission des Programmes" 2014/2015 révélé par L'Obs et adressé à ses sociétaires, elle cite plusieurs programmes qui, après analyse, n'ont pas payé le nombre exact de contenus musicaux pourtant utilisés et diffusés. Visées, les émissions "Touche pas à mon poste", "Alcaline" ou encore "Envoyé Spécial".
La chaîne la moins consciencieuse est celle du groupe Canal, D8. La Sacem dénote en effet un écart abyssal entre les données fournies et l'utilisation réelle faite à l'antenne. Les déclarations font état d'une moyenne de musique non déclarée qui atteint 89% sur "Touche pas à mon poste" et 83% sur le magazine "En quête d'actualité" de Guy Lagache ! Constat à peu près similaire pour le service public, qui ne fait guère mieux avec "Envoyé Spécial" où il manque 97% des déclarations musicales et 70% pour "Alcaline"... une émission musicale !
Inversement, M6 est... trop généreuse avec la SACEM ! La chaîne de Nicolas de Tavernost a surestimé le nombre effectif de musiques présentes à l'antenne, avec un ratio atteignant +180% sur "Le meilleur pâtissier". Concrètement, la chaîne déclare beaucoup plus que ce qu'elle n'utilise réellement. Pour la SACEM, "ces sur-déclarations profitent généralement à quelques-uns."
Globalement, la SACEM s'estime pour autant satisfaite, puisque sur les 200 émissions analysées et les 120h de radio écoutées, 70% des déclarations correspondraient. Un chiffre précis, que la SACEM peut désormais obtenir grâce à l'utilisation renforcée de logiciels de contrôles tels que Yacast, service d'archivage audiovisuel à destination des professionnels.
Si la SACEM se montre aussi minutieuse dans ses analyses, c'est parce que la Commission des programmes estime que la gestion des droits des contenus musicaux dans les médias représente un enjeu financier réel pour les ayants droit, qui doivent de fait, être rémunérés à leur plus juste valeur.