Une journaliste du média "Blast", site d'investigation indépendant, a été placée en garde à vue ce mardi 18 juin. Finalement, une journée et demie plus tard, elle a été libérée, sans aucune poursuite, indique l'AFP. Cette journaliste a été interpellée, en même temps que six autres personnes, au motif d'une "intrusion" dans les locaux de l'entreprise Exxelia, dans le XIème arrondissement de Paris. Les manifestants entendaient dénoncer la vente d'armes à Israël. Une manifestation que couvrait la journaliste arrêtée.
Le parquet de Paris a déclaré à l'AFP : "La procédure a été classée sans suite au motif qu'aucune infraction suffisamment caractérisée ne leur est imputée". Précisant ensuite : "L'exploitation des caméras a permis de confirmer l'intrusion dans le site par quatre individus, dont deux pénétrant dans les locaux [...] et procédant aux dégradations. [...] Aucun ne correspondait aux mis en cause placés en garde à vue [...] Les caméras extérieures filmant l'attroupement d'une vingtaine de personnes devant les lieux ne permettaient pas de distinguer concrètement les agissements ni de reconnaître les personnes interpellées."
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Mardi dernier, "Blast" avait annoncé sur le réseau social X que l'une des ses journalistes avait été interpellée alors qu'elle "couvrait une manifestation menée au siège de l'entreprise" Exxelia. Maître Laurent Pasquet-Marinacce, avocat de la journaliste a déclaré à l'AFP que la garde à vue de sa cliente était "parfaitement abusive", ajoutant qu'"à aucun moment, on ne lui a opposé un seul élément permettant de considérer qu'elle faisait lors de la manifestation autre chose que son métier de journaliste".
L'avocat dénonce de l'intimidation : "La priver de liberté pendant 34 heures, la faire dormir dans une cellule puant l'urine et tenter de la contraindre à donner accès aux notes et documents de travail contenus dans son téléphone constituaient donc non seulement une tentative de violation du secret des sources, mais aussi une opération de dissuasion de cette journaliste et, au-delà d'elle, de tous ceux qui s'intéressent aux crimes de guerre commis par Israël, de l'intimidation en d'autres termes".
Quant à "Blast", le média dénonce une "énième tentative de violation du secret professionnel" et "une intimidation inacceptable afin de connaître ses sources". L'ONG Reporters sans frontières (RSF) pointe "un risque d'atteinte au secret des sources" et exigé la libération de la journaliste.