Du feel good, de la culture, de l'insolite et même... un peu de paranormal ! Pour sa première, "William à midi" a proposé un cocktail hétéroclite ce lundi sur C8. A 12h40, William Leymergie, transfuge le plus inattendu du mercato de la fin de saison dernière, a pris l'antenne en descendant les escaliers et en arpentant un couloir, avant de mettre les pieds sur le plateau de sa nouvelle émission. Quoi de mieux qu'une petite balade pour donner une impression de dynamisme ?
Un dynamisme qui se traduit aussi par les mouvements de l'animateur sur ce qui ressemble à l'ancien plateau de la matinale d'iTELE, arrangé de manière un peu déroutante. Tout commence par un JT, au centre du plateau, où Caroline Delage déroule le fil de l'actualité face à William Leymergie, appuyé sur une petite table en plexi. Après un peu plus de dix minutes, ce dernier retrouve ses chroniqueurs, calés sur une deuxième petite table transparente, dans un coin. On dirait presque "au coin", d'ailleurs, tant ils semblent punis.
Au lieu d'une traditionnelle table de talk, l'animateur opte pour le moitié debout/moitié assis sur un tabouret haut, autour d'une troisième petite table transparente qui lui permet d'accueillir les chroniqueurs les uns après les autres. Au programme de cette première émission, Véronique Mounier et son sujet sur les vacances, Alexis Botaya, "chasseur de bonnes idées" à travers la planète venu présenter un absorbeur de pollution qui transforme les débris en bijoux, une chronique littéraire de Julia Molkou, et Caroline Ithurbide pour nous parler de la nouvelle tendance immo : tester sa maison avant de l'acheter. Sans oublier une sombre affaire de fantôme. Du concernant et du feel good, pas révolutionnaire certes, mais incarné par des chroniqueurs globalement convaincants.
On prend son temps pour dérouler les sujets, dont l'intérêt varie au fil de l'émission, sans pour autant plomber le rythme. En guise de fil rouge, William Leymergie s'adresse par ailleurs en duplex à Matthieu Gubert, son "envoyé très spécial" parti à la rencontre d'un marcheur allant de l'est de la France à l'Espagne en se nourrissant de ce qu'il trouve dans la nature. Un fil rouge qui s'avère plus chaotique que prévu, avec quelques soucis techniques et un William Leymergie bien en peine d'y mettre un terme.
Car cette première a été marquée par plusieurs petits couacs dans une mécanique probablement vouée à trouver son rythme de croisière au fil des semaines. Mais outre ces quelques soucis, on retient surtout le plateau étonnant, qui fait obstacle à la convivialité si nécessaire dans une telle émission, et dans une telle case. Les fans de "La Nouvelle édition" regretteront par ailleurs peut-être qu'on n'y parle pas politique, tandis que le programme adopte volontairement un style moins "branché" que son prédécesseur, qui pourrait faire zapper les habitués.
Mais dans l'ensemble, si la forme laisse pour l'heure circonspect et qu'il manque un peu d'huile dans les rouages, l'émission a vu juste sur son contenu et ses premiers incarnants, sans pour autant révolutionner le genre. En même temps, ce n'était pas non plus ce qu'on attendait de William Leymergie, ni la raison qui a poussé C8 à le débaucher.