65 journalistes ont été tués pour leur profession dans le monde en 2017, selon le bilan annuel publié par Reporters sans frontières ce mardi. Plus précisément, cela concerne 50 journalistes professionnels, 7 journalistes citoyens et 8 collaborateurs des médias. Ce bilan malheureux est en baisse de 18% par rapport à 2016. Il s'agit de l'année la moins meurtrière depuis 14 ans pour la profession.
"Cette tendance à la baisse s'explique partiellement par la prise de conscience croissante de la nécessité de mieux protéger les journalistes et la multiplication des campagnes menées en ce sens par les organisations internationales et les médias eux-mêmes", explique dans son communiqué l'organisation, poursuivant : "La tendance à la baisse s'explique aussi par le fait que des pays, devenus trop dangereux, se vident de leurs journalistes. C'est le cas de la Syrie, de l'Irak, du Yémen, de la Libye où l'on assiste à une hémorragie de la profession". Ainsi, RSF précise que certains journalistes ont décidé d'abandonner leur métier, au profit d'un autre, moins risqué.
Dans le détail, 39 journalistes ont été assassinés ou sciemment visés sur les 65 reporters morts dans leur mission d'information. 85% d'entre eux étaient des hommes et 89% des journalistes locaux. 7 journalistes étrangers ont été tués dans le cadre de leur profession et 1 fixeur est mort sur le terrain. Il s'agissait de Bakhtiyar Haddad, un journaliste kurde connu de ses confrères français, décédé le 19 juin par le déclenchement d'un piège explosif posé par Daesh à Mossoul. Il avait notamment accompagné Martin Weill de "Quotidien" sur le terrain en Irak. Au total, ce sont 35 journalistes qui sont morts en zone de combat.
Le pays le plus meurtrier reste la Syrie avec 12 reporters morts, dont la plupart sont des journalistes locaux, car la présence des reporters étrangers a fortement diminué ces dernières années. Le Mexique est le deuxième pays le plus meurtrier au monde avec 11 journalistes tués, tous sciemment visés. Comme l'an dernier, le pays d'Amérique centrale est le pays "en paix" le plus dangereux au monde pour les reporters. Suivent l'Afghanistan avec 9 décès et l'Irak avec 8 morts, dont les journalistes français Véronique Robert et Stefan Villeneuve, qui travaillaient pour "Envoyé spécial" sur France 2.