Le canal de discussion a été "réactivé" entre la direction et la rédaction. Mais les avancées sont "minimes", déplore un journaliste de la rédaction. Au seizième jour de grève, les cadres de la chaîne info ont tenté une approche, notamment sur la charte éthique réclamée depuis le début de la crise. "On parle d'adapter des chartes existantes", explique l'un d'eux. La direction sait qu'elle ne pourra pas y échapper, la loi Bloche imposera cette étanchéité entre rédaction et direction mi-2017.
Mais sur les deux autres points, la sortie définitive de Jean-Marc Morandini de l'antenne et la fin de la double casquette pour Serge Nedjar, à la fois directeur général de la chaîne et directeur de la rédaction, "le blocage est total". Pas question pour la direction de plier, l'animateur mis en examen est appelé à revenir une fois le conflit levé. "On leur parle éditorial, ils nous répondent social", déplore un journaliste. Traduction : les portes du bureau de la DRH sont ouvertes pour celles et ceux qui souhaitent négocier une sortie. "On préfèrerait que vous vous barriez, voilà ce que cela veut dire", résume un journaliste. Plusieurs d'entre eux ont déjà activé la clause de conscience ouverte par la direction. Sur le projet CNEWS enfin, tout est encore très flou. "On comprend juste que ce sera un peu moins 'hard news', mais ils ne savent toujours pas où ils vont !", s'inquiète un reporter. La rédaction sera appelée demain à voter sur ces maigres propositions.
La rédaction d'iTELE a assuré la semaine dernière au parti LR et à son partenaire BFMTV qu'elle retransmettrait jeudi le deuxième débat de la primaire à droite dans des conditions normales. A moins que cet engagement ne vole en éclats dans les prochains jours. "Pour le moment, il n'y a pas d'inquiétude sur ce point, assure un journaliste. Mais depuis quelques heures, dans certains esprits, il y a une rediscussion : à qui cela profiterait qu'on diffuse ce débat ?". Techniquement, iTELE est en mesure d'offrir une parenthèse de direct à ses téléspectateurs. Mais elle aura besoin de la force de sa rédaction pour assurer le service avant et après vente.