Emmanuel Macron veut faire sans la presse. Hier, le président de la République s'est déplacé à deux reprises en France, au CHU du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, et à Marseille, pour rencontrer le professeur Raoult. Lors de ces deux déplacements, aucun journaliste n'a été accrédité pour suivre le chef de l'Etat. Afin de couvrir ces événements, les médias ont utilisé les images tournées par les équipes de l'Elysée et diffusées sur les réseaux sociaux.
Alors, pourquoi l'Elysée n'a-t-il pas convié de journalistes pour ces deux déplacements du président de la République ? Selon "Quotidien", le nouveau patron de la communication d'Emmanuel Macron, Joseph Zimet, a été "très agacé du traitement par les médias de la communication présidentielle ces derniers jours". Par exemple, il n'aurait pas apprécié la retransmission d'images sur le perron du ministère des Affaires étrangères, montrant le chef de l'Etat et des ministres se serrer la main et ne pas maintenir une distance de sécurité, comme le gouvernement le conseille fortement depuis plusieurs semaines. La couverture du déplacement d'Emmanuel Macron en Seine-Saint-Denis il y a quelques jours aurait également posé problème. Le chef de l'Etat y apparaissait proche de Français qui ne respectaient pas la distanciation sociale.
Mais cette décision de l'Elysée d'exclure la presse lors des déplacements d'Emmanuel Macron a vivement déplu à l'Association de la presse présidentielle (APP). Cette dernière s'est fendue hier soir d'un communiqué afin de dénoncer cette "dégradation inédite dans un quinquennat de la couverture des déplacements présidentiels". "Cette visite (au CHU du Kremlin-Bicêtre), sans contraintes particulières au regard des précédents déplacements, n'avait aucun caractère 'privé' puisque l'Elysée en a diffusé ses propres images sur les réseaux sociaux", a souligné l'APP, relevant que "ces dernières semaines" et "à plusieurs reprises", "les équipes de l'Elysée ont empêché ou interrompu des journalistes lors des prises de vue ou de sons lors d'échanges du chef de l'Etat".
"Cette crise sanitaire est une épreuve pour la démocratie. Moins que jamais, la communication du pouvoir ne peut tenir lieu d'information des citoyens", a poursuivi l'Association de la presse présidentielle. Et de conclure : "L'Association demande la présence systématique de journalistes lors des déplacements officiels du chef de l'Etat pour assurer la plus grande transparence et l'information de tous".