Coup dur pour Adventure Line Production. Dans une dépêche, l'AFP annonce que la société de production, en charge notamment de "Koh-Lanta" et "Fort Boyard", vient d'être condamnée pour "faute inexcusable" après le terrible accident d'hélicoptères qui avait fait dix morts sur le tournage de l'émission "Dropped" en mars 2015. Dans cet accident, survenu en Argentine, les champions sportifs Florence Arthaud, Alexis Vastine et Camille Muffat, tous participants au nouveau jeu d'aventure destiné à TF1, avaient trouvé la mort.
Selon l'AFP, le tribunal des affaires de sécurité sociale des Hauts-de-Seine, saisi par la famille de Laurent Sbasnik, un cameraman décédé dans l'accident, a condamné la société de production de "Dropped" pour "faute inexcusable". Adventure Line Production devra indemniser la famille de Laurent Sbasnik. La procédure avait été enclenchée en novembre 2017. "ALP n'a pas pris les mesures nécessaires pour préserver les risques d'accident du travail" avait plaidé l'avocate de la famille du cameraman, arguant que "rien n'avait été anticipé en matière de risque aéronautique". L'avocate avait par ailleurs pointé du doigt "l'amateurisme dans l'organisation" de l'émission et "un enchaînement de négligences" de la part d'ALP.
De son côté, ALP avait estimé avoir pris "toutes les dispositions pour qu'à tout moment la sécurité de ses salariés soit respectée". "S'il y a eu faute de pilotage, il ne peut y avoir faute inexcusable" avait plaidé la défense d'ALP, arguant que la société de production ne pouvait prendre "aucune disposition pour prévenir ce type d'erreur". D'autres procédures similaires sont en cours dont une à l'initiative de la famille d'une journaliste décédée, devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Paris. Dans ce cas, la famille réclame 400.000 euros d'indemnités et la condamnation d'ALP pour "faute inexcusable". En janvier, le tribunal avait décidé d'un sursis dans l'attente de l'issue de la procédure pénale.
L'instruction pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence" est toujours en cours. Une procédure pénale est également en cours en Argentine. En France, ALP et son directeur de production ont été placés sous le statut de témoin assisté, échappant ainsi à des poursuites. En 2015, le JIAAC, équivalent argentin du BEA, avait estimé qu'une "combinaison de facteurs" était à l'origine de l'accident, dont la proximité entre les deux appareils, le non respect de la réglementation argentine ou encore la présence d'un cameraman à côté du pilote.
Mise à jour 16h40 : Dans un communiqué, les avocats d'ALP rappellent que la décision du tribunal des affaires de sécurité sociale de Nanterre est distincte des procédures pénales en cours et "répond à une logique juridique qui ne relève aucunement d'une quelconque faute intentionnelle d'ALP".
Les avocats d'ALP annonce par ailleurs que la société de production n'exclut pas de faire appel de la décision rendue par le TASS de Nanterre.