Le verdict est tombé. Comme le rapporte l'AFP, le producteur Gilbert Rozon, fondateur du festival Juste pour rire et ex-juré de "La France a un incroyable talent" sur M6, a été acquitté mardi au Québec des accusations de viol et d'attentat à la pudeur pour lesquelles il comparaissait. Une affaire qui avait été déclenchée en octobre 2017, dans la foulée du mouvement de libération de la parole des femmes et qui avait conduit Gilbert Rozon à démissionner de ses fonctions et à ne plus jamais réapparaître sur M6 ; chaîne qui avait dû renoncer à diffuser les auditions de la saison 12 de "La France a un incroyable talent".
Sa victime présumée, Annick Charette, qui a décidé de sortir de l'anonymat à l'issue du verdict, lui reprochait d'avoir tenté de lui imposer une relation sexuelle un soir de 1980 avant de récidiver et de passer cette fois à l'acte dès le lendemain. L'accusé, âgé de 25 ans à l'époque, avait affirmé au contraire que c'était la jeune femme de 20 ans qui avait voulu coucher avec lui et qu'il avait été consentant.
"Ce verdict d'acquittement ne signifie pas que les incidents reprochés ne se sont pas produits"
Deux versions contradictoires, donc, pour lesquelles la juge québécoise Mélanie Hébert a estimé qu'il n'était pas possible d'établir la culpabilité de Gilbert Rozon, "hors de tout doute raisonnable". Elle a toutefois tenu à préciser que "ce verdict d'acquittement ne signifie pas que les incidents reprochés ne se sont pas produits", jugeant la version de la victime présumée "plus plausible" que celle de l'accusé. En novembre dernier, le représentant du ministère public avait requis la condamnation de l'ex-producteur.
Celui-ci n'a fait aucune déclaration à la sortie du tribunal. Annick Charette a de son côté fait part de son "incroyable sentiment d'impuissance". Et d'ajouter face aux médias : "Je pense que je suis un autre exemple des limites du système de justice en matière de violence sexuelle".
En parallèle de sa plainte initiale, d'autres femmes se présentant comme des victimes de Gilbert Rozon s'étaient réunies au sein du collectif Les Courageuses dans l'espoir qu'une action collective puisse voir le jour devant la justice. Mais leur demande avait été rejetée par la cour d'appel du Québec en janvier dernier.
