Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise font bloc derrière Eric Coquerel. Le chef de file de La France insoumise à la présidentielle a manifesté, ce dimanche sur Twitter, son agacement relatif au traitement par les médias des allégations de harcèlement sexuel visant le député LFI de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel. Le troisième homme de la présidentielle a ainsi fait savoir qu'il ne se rendrait pas sur les plateaux de télévision ce lundi.
"Objectif du barouf sur Coquerel : sa présidence de la commission des finances et la revanche du RN", a-t-il déploré. Avant de préciser que "des médias organisent un défilé d'accusateurs qui ont en point commun leur activisme depuis des années contre LFI". En conséquence, continue-t-il, "je n'irai donc pas demain sur BFM participer à cette mise en scène". Selon nos informations, l'ancien député des Bouches-du-Rhône devait être l'invité de Bruce Toussaint dans "Le Live Toussaint" ce lundi.
L'actualité a été dominée ce dimanche par le témoignage de Sophie Tissier sur l'antenne de BFMTV. Cette figure du mouvement des Gilets jaunes, aujourd'hui porte-parole du parti "Union citoyenne pour la liberté", a fait savoir qu'elle avait saisi le comité contre les violences sexuelles et sexistes de la France insoumise. Elle a accusé publiquement le président fraîchement élu de la commission des finances de l'Assemblée nationale d'avoir adopté à son égard, à l'été 2014, "un comportement outrancier", "harcelant", d'avoir commis "des gestes déplacés" et eu les "mains baladeuses".
"J'ai subi les assauts d'Eric Coquerel" en marge des universités d'été du Parti de gauche, a-t-elle affirmé sur BFMTV, à la suite d'un premier témoignage dans "Médiapart". "Dès que je l'ai rencontré, j'ai senti son regard gluant. Il n'avait pas un comportement normal et respectueux. Petit à petit, il s'est rapproché. Il m'a reniflé. Je me suis dit : 'Qu'est-ce que c'est que ce porc ?'", a-t-elle poursuivi, se disant prête à déposer plainte, ce qu'elle a fait, selon Europe 1, ce lundi.
La militante, qui aurait reçu des "SMS insistants", notamment "pour chercher à la convaincre de le rejoindre dans son taxi pour passer la nuit à son hôtel", a expliqué également avoir averti, au moment des faits supposés, certains cadres du parti comme l'euro-députée Leila Chaibi et l'attachée de presse, Juliette Prados. "Je n'ai pas envie qu'il aille jusqu'à démissionner", mais "qu'il reconnaisse les faits, qu'il entende ce que j'ai à dire et dise : 'Oui c'est vrai, j'ai eu des comportements déplacés'", a-t-elle ajouté.
Ce témoignage intervient aussi après que Rokhaya Diallo a évoqué, le jeudi 30 juin sur RTL, des suspicions de comportements inappropriés d'Eric Coquerel "avec les femmes". "J'ai plusieurs sources au sein de LFI, j'ai entendu plusieurs fois des femmes qui m'ont parlé du comportement qu'il aurait avec les femmes", a déclaré la journaliste, s'appuyant également sur un article de "Causette", publié en 2018 et intitulé "La France insoumise les préfère soumises ?", dans lequel "un responsable, aujourd'hui député LFI" était accusé de "dérapages connus et courants" par plusieurs jeunes militantes de l'époque.
Dans le "JDD" samedi puis sur BFMTV dimanche, Eric Coquerel s'est défendu contre son accusatrice, évoquant des "rumeurs infondées" et un travail "bâclé" s'agissant de l'article de "Causette". "Je fais cette tribune pour affirmer que je n'ai jamais exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport, ce qui caractérise la porte d'entrée d'un comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles", a-t-il écrit dans un texte publié samedi soir sur le site de l'hebdomadaire.
"Plusieurs rédactions ont mené des enquêtes journalistiques", a-t-il précisé. "Rien n'est jamais sorti faute d'avoir trouvé un témoignage pouvant s'apparenter à un comportement délictuel, a fortiori criminel", a-t-il conclu.