Panique à la première agence de dépêches de France ! Jeudi dernier, le SNJ-CGT de l'AFP a publié un communiqué déclarant que l'Agence France Presse disposait des informations sur l'affaire Ferrand avant que "Le Canard Enchaîné" la sorte et avait refusé de la révéler. De plus, le syndicat l'avait accusé de n'avoir pas publié la convocation aux juges de l'ancien Garde des Sceaux, François Bayrou.
"C'est l'une des pires accusations que l'on puisse proférer à l'égard de la rédaction de l'agence. L'une des obligations fondamentales, contenues dans notre statut, est de diffuser une information exacte, impartiale et digne de confiance. En tout indépendance", répond Michèle Léridon, directrice de l'information de l'AFP dans un communiqué, reprenant ensuite chaque accusation faite par le SNJ-CGT.
Elle explique que le 16 mai dernier, quand une journaliste a reçu des premières informations sur l'affaire qui touche l'ancien ministre, "l'affaire est à ce stade très complexe, voire confuse". "La journaliste met elle-même en garde sur le fait que ses informations 'ne sont pas vérifiées', que le contact est 'récent', qu'elle 'ne peut se prononcer sur la fiabilité. Elle dit ne pas avoir pu prendre des notes'", déclare la cheffe de l'information.
"Est-ce à dire qu'il y a eu volonté 'd'étouffer' ces informations ? Non ! La rédaction en chef n'a fait que son travail. L'AFP a une lourde responsabilité. Chacune de ses dépêches est susceptible d'être reprise dans la minute qui suit par des centaines de clients", poursuit Michèle Léridon, qui martèle les valeurs de l'agence, "le recoupement des sources", "la vérification des faits", "la fiabilité avant tout."
Elle lance ensuite : "N'en déplaise aux amateurs de complot, le pouvoir n'intervient aucunement dans la production de l'information de l'AFP. Dussent les pressions politiques exister, nous n'y céderions pas. Nous n'y céderons jamais". La directrice de l'information de l'AFP conclut que les propos de son syndicat "relèvent de la diffamation" et "remettent en cause la probité, l'honnêteté et l'indépendance de chacun", "c'est tout simplement inacceptable." A noter que la Société des journalistes de l'AFP défend la même ligne que la rédaction en chef.