C'est ce qui s'appelle un gros dérapage. Jeudi soir, dans l'émission "L'After Foot" sur RMC, diffusée en simultané sur la chaîne RMC Sport News, Daniel Riolo et Jérôme Rothen sont revenus sur l'affaire Neymar. Pour rappel, l'attaquant du PSG est accusé de viol par Najila Trindade, une jeune femme brésilienne. En direct et à l'antenne, les deux consultants se sont laissés aller à des commentaires déplacés sur le physique de cette dernière.
"J'ai pas pu m'empêcher de penser un truc un peu con. Mais la nana, tu l'as vue, la nana ? Tu fais venir une nana du Brésil... Je m'attendais à ce que ce soit un avion de chasse intersidéral. Je suis vachement déçu" a ainsi lancé Daniel Riolo à l'attention de Jérôme Rothen, qui a répondu : "C'est de la deuxième division, ça". "Effectivement c'est très con", est alors intervenu l'animateur Nicolas Vilas, avant d'ajouter : "Oh les gars, franchement...". "Il peut avoir tout ce qu'il veut, il a pris une Ligue 2", a poursuivi Daniel Riolo. "Non mais vous êtes tarés !", s'est offusqué Nicolas Vilas, sans toutefois parvenir à calmer ses deux camarades, qui ont poursuivi leur "débat".
Largement relayés sur les réseaux sociaux ce week-end, ces propos ont suscité un énorme tollé. Secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa s'est emparée rapidement du sujet. Hier, elle a annoncé qu'elle avait signalé les propos au CSA. "Au delà de leur bêtise crasse, de leur méchanceté notoire et de leur méconnaissance de la culture du viol, ils offensent les femmes, (et par ailleurs nuisent à l'image du foot)", a écrit la ministre sur son compte Twitter, utilisant le hashtag "#NeRienLaisserPasser".
Dimanche soir, Jérôme Rothen et Daniel Riolo ont tous deux présenté leurs excuses. "Ce n'est pas acceptable, et je regrette de ne pas en avoir pris conscience sur le moment", a écrit Jérôme Rothen sur son compte Twitter. "Évidemment, on n'imaginait pas choquer et évidemment il n'y avait aucun mauvais sous-entendu. C'était juste mauvais", a, de son côté, tweeté Daniel Riolo. Dans la soirée, dans "L'After Foot", le journaliste a ensuite renouvelé ses excuses, reconnaissant un "dérapage" et une "blague déplacée". À son invitation, Marlène Schiappa est ensuite intervenue par téléphone dans l'émission. "Ce qui m'a interpellée et choquée (...) c'est que cela contribue à la culture du viol", a expliqué la secrétaire d'État, fustigeant "les propos qui se moquent des femmes qui accusent un homme de viol".