Akhenaton rencontre Coca-Cola. Pour sa nouvelle campagne publicitaire, la marque américaine a fait appel au rappeur d'IAM afin de chanter le titre "Vivre maintenant", qui va illustrer les spots. Dès l'annonce de la collaboration entre l'artiste et la marque, Akhenaton a précisé que l'intégralité de son cachet serait reversée à plusieurs associations venant en aide aux plus démunis. Malgré cet aspect caritatif, l'association entre Akhenaton et la marque américaine déplaît fortement à certains fans du rappeur, qui n'ont pas hésité à le faire savoir sur les réseaux sociaux.
Face à cette gronde, Akhenaton a réagi hier soir dans une lettre ouverte publiée sur son compte Facebook, où il répond aux "pseudo fans et aux haineux qui déversent leur fiel sur la toile". "Mon ami(e), je déplore de devoir me justifier à chaque fois que je fais une interview ou un morceau, dans ce pays aujourd'hui, on ne peut plus rien dire, ni faire sans être la cible d'une minorité aigrie mais très active sur le net", débute le rappeur, regrettant le réveil des "vieilles rancoeurs chez ces imbéciles qui nous pensaient finis".
Puis Akhenaton revient sur les raisons qui l'ont poussé à accepter le spot Coca-Cola. "D'abord, ils ne m'ont rien imposé artistiquement, j'ai écrit un morceau de 2mn 40 qui est une adaptation d'un titre en anglais existant", explique-t-il. De plus, le rappeur assure avoir expliqué d'emblée à Coca-Cola être en "profond désaccord avec l'emploi de l'aspartame" dans les boissons de la marque. "Je pense qu'ils ont apprécié ma franchise dès la première poignée de main, ils savent manifestement quel genre d'artiste ils ont invité pour faire ce titre. Je pense encore, peut-être un peu trop naïvement, que les artistes justement peuvent faire changer des choses...", estime Akhenaton, avant de s'en prendre directement aux internautes qui le critiquent.
"Ce qui est marrant mon ami(e), c'est de recevoir tes critiques postées d'un ordinateur ou d'un Smartphone fabriqué par des ouvriers esclaves chinois, qui donne des cancers du cerveau et qui est farci de lithium, avec de l'électricité issue de l'uranium d'Areva qui dévaste le Niger, avec une clope du géant Philip Morris au bec, et un bon verre de whisky Coca sur le bureau", lâche-t-il, dénonçant le comportement des multinationales, dans tous les domaines. "Je suis aussi dans ton cas, oui, c'est vrai, mais j'essaie d'agir à mon échelle. Je te le dis et le répète pour la millième fois, je ne suis pas un altermondialiste, ni un communiste, je suis pour un capitalisme juste et où le partage se ferait mieux qu'aujourd'hui. Je suis un enfant de cette culture qu'on appelle le Hip Hop, pas un Che Guevara anonyme devant son ordi", écrit-il.
"Tu pourras me renvoyer tes messages quand tu vivras dans une grotte isolé(e) du monde et défait de tout ce dont je viens de parler et même plus", poursuit Akhenaton, regrettant la différence d'appréciation entre les artistes français et les artistes américains à propos de la publicité. "Si après ces quelques lignes c'est encore le cas, brisez nos CDs et vous n'avez plus rien à faire dans nos concerts, je ne peux rien y changer. Mais quelle ironie d'être crucifié pour une pub par des individus qui justifient des actes d'une violence insensée", conclut Akhenaton.