À France Télé, les divertissements entrent dans une nouvelle ère. Exit les divertissements "à la papa", le groupe dirigé par Delphine Ernotte veut surprendre cette saison et remanie complètement son offre. À la manoeuvre : Alexandra Redde-Amiel. Riche de son expérience dans la production - elle est notamment passée par Endemol, Lagardère, Sony ou encore Studio 89 (M6) - celle qui vient d'être nommée directrice des divertissements et variétés du groupe France Télévisions connaît par coeur ce type de programmes. Elle a accordé sa toute première prise de parole à puremedias.com.
Propos recueillis par Pierre Dezeraud.
puremedias.com : Vous êtes en poste depuis un an à France Télévisions. Quels changements avez-vous pu impulser ?
Alexandra Redde-Amiel : Je suis arrivée à France Télévisions avec beaucoup d'envie. Notamment celle de continuer le travail du renouveau des divertissements initié par mes prédécesseurs depuis quelques années. Le pari de continuer à surprendre, à faire rêver, à offrir du grand spectacle à nos téléspectateurs est un enjeu majeur et passionnant dans un média en transformation. Avec la réorganisation, j'ai récupéré la direction des divertissements et des variétés du groupe. Ce qui signifie la gestion et stratégie des programmes sur plusieurs chaînes, avec un ADN particulier en fonction de celles-ci, ce qui est passionnant. On ne fait pas les mêmes divertissements sur France 2, la chaîne des grands événements et sur France 3, la chaîne de la proximité et des régions. Aujourd'hui, nous avons une dizaine de nouvelles émissions qui vont voir le jour. En réponse à une réelle demande de nos téléspectateurs, nous nous sommes tous mobilisés, antennes et programmes, pour proposer une offre de divertissement riche et différente. De nouveaux rendez-vous, de nouvelles marques, essentiellement des créations. On a commencé avec "Les enfants de la musique" et on va poursuivre avec "La course des champions", "La boîte à secrets", qui arrivent tous deux en diffusion, et puis "Boyard Land" et "La Lettre". En parallèle, nous avons continué de miser sur nos grandes marques, que nous avons renforcées.
Vous voulez "continuer de proposer du grand spectacle". Patrick Sébastien, dont la collaboration avec France Télévisions s'est achevée la saison dernière, ne correspondait pas à cette volonté ?
Il a été l'incarnation du grand spectacle sur les antennes du service public pendant des années. Nous ne renions pas cette belle histoire. Il se trouve que la direction tenait à renouveler l'offre des divertissements. Nous continuerons de proposer du grand spectacle tout en élargissant notre public. Avec une exigence : le surprendre. Nous nous attelons à y répondre avec notre nouvelle offre de divertissements toujours plus familiale.
"Le format n'est pas une finalité pour nous"
"La course des champions" sera lancée le samedi 12 octobre en prime sur France 2. Vous trouviez qu'il manquait un grand jeu de plateforme à France Télévisions ?
On ne réfléchit pas de cette manière. Nous avions envie de créer l'événement autour d'un divertissement impliquant une forte dimension sportive. France Télévisions est le diffuseur des Jeux Olympiques, notamment ceux de Paris 2024. L'ambition du groupe est de raconter le sport de différentes manières sur nos antennes. Le sport doit être une valeur de service public dans toutes les unités. Il peut être un formidable vecteur de divertissement. "La course des champions" est adaptée d'un format américain. Avec Warner, le producteur, nous l'avons retravaillé pour lui insuffler nos valeurs. Des valeurs que nous avons la chance d'incarner avec Teddy Riner, l'un des sportifs préférés des Français, que nous verrons par ailleurs dans un documentaire piloté par la direction des sports de France Télévisions dans lequel nous le suivrons jusqu'aux Jeux Olympiques.
Un gros divertissement familial adapté d'un format étranger... Vous adoptez la stratégie de TF1 ("The Voice", "Ninja Warrior", "Danse avec les stars", "Mask Singer, etc...) ?
Ce n'est pas le nerf de la guerre de France Télévisions d'acheter des formats. France Télévisions a une vraie stratégie de rayonnement de la création. C'est ce qui me paraît très important. L'acquisition de formats n'est pas dans l'ADN du service public mais on regarde et on ne s'empêche pas de le faire quand le contenu nous semble correspondre à nos valeurs.
Justement, en programmant "La course des champions" face à "Danse avec les stars", très populaire sur les cibles que vous semblez vouloir séduire avec ce programme, vous ne vous tirez pas une balle dans le pied ?
Nous ne pensons pas nos programmes par rapport à la concurrence. Nous voulons mettre en lumière et en musique les valeurs du service public. Après, bien sûr que les audiences sont importantes et nécessaires, mais nous avons moins les contraintes des chaînes privées. Aujourd'hui, "La course des champions" fait partie d'une stratégie à long terme sur un ensemble de divertissements. La performance de "La course des champions" ne sera pas la finalité première. Elle sera un bon indicateur. Notre stratégie, c'est de proposer de nouveaux rendez-vous captivants à nos téléspectateurs. L'offre des nouvelles plateformes rend la concurrence plus dure mais stimulante. Nous nous devons, en tant qu'antenne linéaire, de faire bouger les lignes et de re-captiver notre public en faisant des paris, en prenant des risques. Après, "Danse avec les stars" est un beau programme, qui demeure effectivement populaire même s'il s'essouffle un peu, puissant sur les cibles jeunes, et je trouve cela très sain et bon pour nous tous d'offrir aux téléspectateurs le choix entre des programmes différents et ambitieux.
L'échec de "Million Dollar Mile", format original dont est adaptée "La course des champions", aux États-Unis, ne vous inquiète pas ?
Non car le format n'est pas une finalité pour nous. C'est un contenu qui nous inspire. Il y a un suspense formidable dans le format original avec une adrénaline permanente quand on regarde la course. On avait envie de raconter cette histoire en France, en y insufflant nos valeurs. On a donc "francisé" le format. C'est une adaptation complète, nous nous sommes émancipés de la bible du programme aux États-Unis.
"Nous sommes dans les coûts traditionnels d'un grand divertissement avec 'La course des champions'"
Ça passe par quoi cette "françisation" du format ?
On a été chercher des champions et des coureurs amateurs qui ont de véritables histoires. On a respecté qui ils sont. Par ailleurs, pour les Américains, l'enjeu principal, c'était le gain. Pour nous, c'est le dépassement de soi. Vous verrez des gens qui viennent pour se dépasser, pas pour se montrer ou s'enrichir. C'est important car nous avons voulu faire un divertissement familial, qui réponde à notre mission de service public et qui rassemble aussi bien les parents que leurs enfants.
Il y a un objectif d'audience pour "La course des champions" ?
Non. L'objectif, comme je viens de vous le dire, c'est de réunir la famille au complet devant la télévision. Nous serons présents sur tous les écrans. Sur le digital, et c'est une grande première en France, nous avons un très beau dispositif. Nous avons investi Fortnite où les joueurs peuvent affronter virtuellement les champions du gaming sur le parcours, reconstitué virtuellement, de "La course des champions". De la même manière, Laury Thilleman est présente sur l'application Tik tok où elle présente des formats courts en lien avec le programme.
Avec ce dispositif, vous voulez clairement séduire les jeunes. C'est une condition sine qua non pour essayer de les intéresser à ce qu'il se passe sur l'écran du salon ?
On va chercher le public partout où il est. Et comment penser l'antenne sans penser digital !
Il se dit que "La course des champions" est un programme qui coûte très cher. On parle de 800.000 euros par émission. Vous comprenez que ça puisse faire grincer des dents à l'heure où France Télévisions doit faire des économies ?
Nous ne nous exprimons par sur le prix des formats. Un format, ça a évidemment un coût. Mais, nous sommes dans les coûts traditionnels d'un grand divertissement, voire moins que ce que l'on peut voir sur les chaînes privées. Mais je vous confirme que nous avons diminué les budgets de tous nos divertissements et que nous cherchons des manières innovantes de produire différemment en gardant la qualité.
"Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle émission de prime avec Jean-Luc Lemoine"
L'autre gros lancement de la rentrée, c'est "La boîte à secrets" avec Faustine Bollaert le 18
octobre sur France 3. C'est le "Sacré Soirée" 2.0 ?
"Sacrée Soirée" est une très belle marque mais nous sommes dans une démarche de renouvellement de notre offre de divertissements. "La boîte à secrets", ce n'est pas le genre de programmes que l'on regarde en se disant : "C'est sympa mais je l'ai vu mille fois". Au contraire, c'est une nouvelle marque qui s'inscrit parfaitement dans les fondamentaux de France 3 : Continuer à raconter nos artistes, mais de façon différente. C'est un talk bienveillant et feel-good qui s'inscrit dans la continuité de ce que fait Faustine, avec des records d'audience l'après-midi, sur France 2. Faustine est pour nous une évidence sur ce programme. L'ambition première de cette création de Newen et de 13.34 Productions, les deux co-producteurs, c'est de surprendre !
C'est une émission qui sera amenée à devenir un marqueur de la case du vendredi soir sur France 3 ?
Une de nos stratégies essentielles est que le téléspectateur identifie d'avantage la case du vendredi soir sur France 3. Il s'agit donc d'installer des marques qui deviendront des rendez-vous pour les téléspectateurs. Nous avons tourné deux émissions de "La boîte à secrets". Nous croyons beaucoup en ce programme. Notre objectif, c'est effectivement de pouvoir l'installer en tant que marque récurrente de France 3.
France 3 présente "La boîte à secrets" comme un programme d'émotainment. Vous pourriez définir ce terme nouveau que personne ne comprend ?
C'est tout simplement le mix entre l'émotion et le show. C'est un genre, que nous allons aussi exploiter avec "La lettre" de Sophie Davant sur France 2. Là, la boîte qui contient les secrets et qui raconte la vie des artistes est une porte ouverte vers l'émotion sous toutes ses formes. C'est une expérience unique que l'on fait vivre à trois personnalités. À la fin, vous avez une grande émission familiale où vous pouvez aussi bien rire que pleurer. C'est vivant et attractif !
Autre nouveauté attendue le vendredi soir sur France 3 : Une nouvelle émission autour de l'humour avec Jean-Luc Lemoine.
Oui, nous sommes en train de travailler dessus avec Carson, le producteur. Jean-Luc est un vrai rassembleur. Nous sommes ravis de son arrivée sur France 3. Il a le profil parfait pour intéresser un public plus large (à nos programmes autour de l'humour, ndlr). L'émission qu'il prépare ressemblera à une grande scène de l'humour. Notre public pourra la découvrir d'ici au début de l'année 2020.
"Notre objectif est d'élargir le public de la case du vendredi soir sur France 3"
Vous voulez rajeunir et élargir le public de la case flux du vendredi soir de la Trois. Ça veut dire qu'on ne verra plus de documentaires consacrés aux artistes ?
L'objectif, c'est effectivement d'élargir notre public. Mais nous voulons aussi conserver le public qui nous suit déjà le vendredi soir. France Télévisions est la maison des artistes. Nous aimons les artistes et nous aimons parler d'eux. Il y aura de nouveaux documentaires cette saison, notamment sur Bernard Lavilliers, Barbara et Léo Ferré. Nous allons aussi faire une émission spéciale autour de Julien Clerc. Dans un autre registre, nous continuerons de proposer des documentaires multi-thématiques, avec notamment "La saga des feuilletons" et "Les 60 ans du one man show".
On reverra "300 Choeurs", qui est une marque désormais bien installée ?
Oui, nous sommes très attachés à cette marque, que les téléspectateurs de France 3 aiment retrouver le vendredi soir. Nous sommes d'ailleurs très inspirés par le thème des choeurs et réfléchissons à un concours de chorale dans les régions pour le début d'année.
Le numéro de rentrée des "Enfants de la musique", la nouvelle émission présentée par Bruno Guillon, a déçu en termes d'audience. Vous continuez quand même ?
Bien sûr. Installer une marque prend du temps. Avec Endemol/Shine, le producteur, nous étions très contents des deux premières. Nous avons gardé l'idée de la nostalgie, propre aux divertissements de France 3, en modernisant la forme. La moyenne du divertissement sur France 3 le vendredi soir est à 8% de part d'audience en moyenne. Là, nous avions fait 8,5% et 9% sur les deux premières qui jouaient sur la fibre nostalgie. Pour le numéro de rentrée, nous avions tenté les tubes de l'été. En sortie d'été, ce n'était peut-être pas le moment idéal.
"Des anonymes dans 'Fort Boyard' ? Ce n'est pas inenvisageable"
Vous tournez en ce moment "Boyard Land" pour France 2. Comment est venue l'idée de faire un spin-off de "Fort Boyard" ?
"Fort Boyard" est une marque que nous aimons énormément et qui est un pilier de l'offre de divertissements de France 2. Nous avons un excellent contact avec le producteur, ALP, avec lequel nous travaillons de manière très fluide. Nous avions dit à Alexia Laroche-Joubert (présidente d'ALP, ndlr) que nous voulions une création autour de l'univers de "Fort Boyard" mais surtout pas un "Fort Boyard" d'hiver. Avec ses équipes, ils ont énormément travaillé. Quand ils nous ont proposé "Boyard Land", le coup de coeur a été immédiat. On retrouve les codes de "Fort Boyard" mais c'est une émission à part entière, avec son propre univers, féérique et diabolique à la fois. On est dans l'univers de Tim Burton avec une touche de "The Greatest Showman". C'est un énorme barnum d'une modernité délirante. J'ai pleine confiance dans cette création hyper-ambitieuse.
On imagine que vous avez été bien inspirés par le succès de "Fort Boyard" qui réalise des scores impressionnants sur le public familial, que vous voulez précisément fixer le samedi soir sur la Deux.
"Fort Boyard", c'est une très grande fierté pour nous. Les équipes d'ALP ont fait un boulot remarquable pour renouveler l'émission, son écriture, ses codes, son univers. "Fort Boyard", c'est 49% de PDA sur les enfants. Ce sont des audiences en progression de cinq points sur le public familial. C'est une référence ! "Fort Boyard", c'est la preuve qu'à France Télévisions, nous n'abandonnons pas nos marques de divertissement. Quand elles vieillissent, nous les réinventons et le public nous suit, donc nous sommes ravis !
Olivier Minne rempile pour la prochaine saison de "Fort Boyard" ?
Olivier fait une très belle rentrée. Cette saison, nous allons le retrouver dans "La course des champions" et il sera le narrateur de "Boyard Land". Nous avons évidemment envie de continuer avec lui sur "Fort Boyard". C'est un élément incontournable dans notre équipe d'animateurs.
Vous parliez de la capacité de la production à renouveler la marque. À quand une saison de "Fort Boyard" avec des anonymes ?
Je poserai la question à Alexia Laroche-Joubert. Dans l'idée, ce n'est pas inenvisageable.
"Le nom et la forme sous laquelle reviendra 'Destination Eurovision' n'est pas encore décidé"
"Prodiges" change d'animation cette saison pour sa cinquième édition. Pourquoi avoir choisi Marie-Sophie Lacarrau, qui est une figure de l'information, pour l'incarner ?
La saison dernière, Marie-Sophie avait présenté la spéciale Notre-Dame avec Stéphane Bern. L'exercice n'était pas simple. Ça a été assez révélateur pour nous. Marie Sophie et Stéphane présenteront cette saison des émissions événementielles dans des lieux patrimoniaux d'exception sur France 2. Un de mes objectifs est d'ancrer les divertissements dans des lieux emblématiques de France plusieurs fois dans l'année. Mettre en avant notre patrimoine est l'une de nos missions et fait toute notre singularité. Et nous avons la chance avec Stéphane Bern d'avoir une expertise unique. La première vient d'être tournée au Trocadéro où nous avons célébré les 130 ans de la Tour Eiffel. Quant à "Prodiges", c'est une émission événementielle par excellence. Cette saison, nous sommes ravis d'accueillir Marie-Sophie qui reprendra le flambeau dans un tout nouveau décor. Nous allons aussi mettre l'accent sur le spectacle.
Daphné Bürki a quitté l'animation de "Prodiges". La rumeur l'annonce à la tête de "Destination Eurovision". Est-ce une piste envisagée ?
Nous ne sommes pas du tout en train de nous poser la question de l'animation. Nous travaillons actuellement sur la forme de l'émission. Notre envie, c'est d'événementialiser encore plus la marque de l'Eurovision. On ne peut pas décevoir, car l'Eurovision est devenu le rendez-vous incontournable des divertissements de France 2 pour les téléspectateurs. C'est la meilleure audience des divertissements de l'année, celle qui rassemble tous les publics. Et le groupe met tout en oeuvre pour se rapprocher encore plus du podium !
Vous en êtes à quelle phase de travail sur "Destination Eurovision" ?
Nous réfléchissons d'abord beaucoup en interne et avec le producteur. C'est très ouvert, nous avons mis toutes les questions sur la table. Ce qui est sûr, c'est que l'émission reviendra. Sous quelle forme et avec quel nom, ce n'est pas encore décidé. Là, nous sommes très concentrés sur l'Eurovision Junior, qui sera diffusé le dimanche 24 novembre sur France 2. Nous allons d'ailleurs dévoiler le représentant de la France dans quelques jours....
"Nous avons un projet ambitieux avec Daphné Bürki"
Où en êtes-vous dans la réflexion sur les Victoires de la musique ? L'édition 2019 avait été critiquée et un changement de producteur est attendu pour l'édition 2020 (Carson Production succède à Morgane Production, ndlr).
Il y a un moment donné où il est nécessaire de se poser des questions pour aller de l'avant. Il faut entendre les critiques. Là aussi, nous ne sommes pas fermés à tout remettre à plat avec l'association des Victoires. Nous avons envie de réunir toutes les musiques : de la scène populaire à la nouvelle scène. Nous sommes en train d'expertiser cela. Notre exigence avec l'association des Victoires et le nouveau président Romain Vivien et son directeur général Jean Yves Delinares, c'est que les Victoires demeurent une cérémonie d'exception en direct.
Daphné Bürki rempile à l'animation des Victoires ?
Nous n'en sommes pas, là non plus, à nous poser la question de l'animation. Avec sa personnalité, Daphné est une grande source d'inspiration. Elle est féminine jusqu'au bout des ongles, décalée, drôle. Nous réfléchissons avec elle à une émission cousue main autour de sa personnalité. Elle mérite que nous tentions ce pari. Après, il ne faut pas s'éparpiller. Avec Daphné, nous nous concentrons sur ce projet ambitieux. C'est la raison pour laquelle nous avons, d'un commun accord, décidé qu'elle quitte l'animation de "Prodiges". J'en profite pour préciser que nous avons la chance d'avoir dans le groupe tellement d'animateurs inspirants ! J'ai coutume de les appeler "la meilleure équipe de France des animateurs". Et je ne vais pas tous les citer par peur d'en oublier !
Autre événement incontournable après l'Eurovision et les Victoires, la Fête de la musique. Là aussi, est-ce que vous réfléchissez à des changements ?
Nous avons déjà opéré des changements cette année sur ce grand événement que nous produisons en interne, via france.tv studio. Nous avons offert un vrai concert live de 3 heures. Garou et Laury Thilleman ont été formidables dans l'exercice car on leur avait demandé de se mettre au service de la musique. Nous avons eu d'excellents retours des artistes qui veulent tous participer à ce qui est un rendez-vous populaire et désormais très installé.
"'La Lettre', ce n'est pas 'Stars à domicile"
Quelle est la part de la musique dans votre offre de divertissements dans le groupe ?
La musique est présente tous les jours et partout dans notre offre. À travers les grands événements comme les Victoires de la musique, la Fête de la musique, l'Eurovision ou encore "Taratata au Zénith de Lille", avec Nagui, que vous retrouverez bientôt sur France 2. Nous avons aussi nos marques récurrentes sur France 2, dont "Taratata 100% Live", "Basique" et "Basique : Le concert", Vivement dimanche avec Michel Drucker. France 2 est aussi la chaîne du grand divertissement musical avec "Prodiges" et "Destination Eurovision". Sur France 3, avec "300 Choeurs", "La vie secrète des chansons", "Les enfants de la musique", les documentaires consacrés aux artistes et les émissions spéciales, la musique constitue l'essentiel de l'offre.
Dans un autre registre, sur France 2, le premier numéro de "La Lettre" doit arriver à Noël. Vous comptez sur la popularité de Sophie Davant pour réussir le lancement de ce programme ?
Un bon divertissement, c'est trois ingrédients essentiels : Un bon concept, une bonne incarnation et des personnages forts. Tout est réuni dans ce concept. Nous adorons Sophie parce que c'est l'animatrice qui parle à tout le monde, un atout essentiel. Comme avec Faustine et Daphné, nos deux autres drôles de dames de l'après-midi, nous avons envie d'aller plus loin avec elle.
Dans "La Lettre", des anonymes rencontrent leur star préférée. C'est un peu une nouvelle version de "Stars à domicile"...
Toutes les émissions ont des points commun ! Mais "Stars à domicile", c'est une histoire de fans. "La Lettre", c'est autre chose. Ce sont des histoires extraordinaires d'anonymes méritants que des personnalités vont mettre en lumière en les surprenant. La lettre pourra être déclinée en plusieurs thèmes.
"On sait qu'il faut du temps pour habituer les téléspectateurs au changement"
Dans votre portefeuille, il y a aussi "On n'est pas couché", le talk-show de Laurent Ruquier sur France 2. Vous avez bien l'intention d'aller jusqu'au bout de la saison avec lui ?
Laurent a toute sa place dans notre équipe d'animateurs. Cette question ne s'est, à aucun moment, posée. Nous sommes au travail avec Laurent et Catherine Barma pour installer la nouvelle formule.
Il y a quand même eu explication de texte avec Laurent Ruquier après la venue de Yann Moix ?
Il peut y avoir des discussions sur la venue d'un invité en particulier. Nous travaillons en confiance avec nos producteurs. Dans ce cas précis, les producteurs ont pris leurs responsabilités que nous leur laissons pleine et entière.
Quand vous voyez qu'"On n'est pas couché" signe à nouveau sa plus faible rentrée historique malgré une nouvelle formule, vous ne vous dites pas que c'est la saison de trop ?
"On n'est pas couché" est une marque forte. Elle demeure une émission de référence du week-end. Nous sommes à un mois de la rentrée, nous avons donc le temps de voir comment les choses évoluent. Pour l'heure, nous apprécions la dynamique de renouvellement.
Avant d'être patronne des divertissements à France Télévisions, vous avez longtemps été productrice. Diriez-vous qu'il est plus difficile qu'avant de trouver de nouvelles émissions de flux ? Il y a eu un important assèchement des gros formats internationaux...
Il y a beaucoup moins de formats, c'est une réalité. Mais c'est une chance ! Il y a quinze ans, il y avait pléthore de formats mais très peu de créations. Aujourd'hui, la création est partout et cela nous stimule. Tout le monde au sein du groupe est mobilisé pour faire bouger les lignes. On sait qu'il faut du temps pour habituer les téléspectateurs au changement, que nous connaitrons des bonnes et des moins bonnes audiences. Mais l'essentiel est de se remettre en question, d'être dans nos valeurs de service public et de prendre des risques. Le monde va vite et nos téléspectateurs veulent qu'on les surprennent. Nous nous devons d'être au rendez-vous !