La justice vient de définitivement trancher dans "l'affaire Dilemme", qui opposait depuis trois ans Alexia-Laroche Joubert à la société de production Endemol. La cour de Cassation a ainsi confirmé la décision rendue en appel dans cette affaire, donnant raison à la productrice.
Rappel des faits. Au printemps 2010, W9 se lançait dans la télé-réalité d'enfermement avec "Dilemme". Une émission présentée comme une création française et produite par Alexia Laroche-Joubert, ex d'Endemol France devenue depuis 2008 productrice au sein du groupe concurrent Banijay créé par Stéphane Courbit, ancien patron d'Endemol. Rapidement, "Dilemme" s'était attiré les foudres d'Endemol, propriétaire du format hollandais "Big brother" qui a donné naissance, en France, aux émissions dérivées "Loft Story", "Nice People" et "Secret Story". Quelques semaines après la fin de "Dilemme", Endemol avait décidé de saisir les tribunaux pour "contrefaçon et parasitisme".
La multinationale estimait que "Dilemme" se rapprochait trop de ses propres émissions. Elle avait d'ailleurs obtenu gain de cause en mars 2011 devant le Tribunal de commerce. Le juge avait ainsi interdit à Alexia Laroche-Joubert de commercialiser "Dilemme" en France et à l'étranger en la condamnant à verser 1 million d'euros à Endemol, dont 900.000 de dommages et intérêts.
Alexia Laroche-Joubert avait alors fait appel de cette décision sans pour autant parvenir à en suspendre l'application. En septembre 2012, la Cour d'appel était finalement revenue sur la décision initiale du Tribunal de commerce, donnant raison à Alexia Laroche-Joubert. Endemol avait alors dû rembourser le million d'euros versé en première instance mais s'était pourvu en cassation. Un pourvoi finalement rejeté hier par la Cour de cassation.
Contactée par puremedias.com, Alexia Laroche-Joubert s'est réjouie du jugement rendu. "C'est une décision très importante pour Banijay" a-t-elle fait valoir, évoquant cependant "une procédure longue et douloureuse". La productrice des "Ch'tis" a également tenu à souligner "la valeur d'exemplarité" du jugement. "C'est une décision qui va faire jurisprudence en France et dans le monde" a-t-elle affirmé, expliquant notamment qu'elle cassait définitivement la "velléité de monopole d'Endemol" sur la télé-réalité d'enfermement.