Pas de changement de discours. En juin dernier, C8 dénonçait l'interdiction de la publicité dans et autour de "Touche pas à mon poste" décidée par le CSA. La chaîne du groupe Canal+ parlait de sanction "disproportionnée" et "discriminatoire". Ce mercredi, on retrouve ces deux adjectifs dans un nouveau communiqué de la chaîne. Cette fois, c'est suite à l'amende de 3 millions infligée par les Sages suite au canular homophobe de l'émission "TPMP - Radio Baba" que C8 s'élève. La chaîne souligne le traitement "inéquitable et discriminatoire" dont fait l'objet son talk show phare, "Touche pas à mon poste".
Afin de soutenir ses accusations, C8 évoque des discussions tenues "ces dernières semaines", au cours desquelles la chaîne aurait "présenté au CSA de nombreuses séquences problématiques sur d'autres télévisions ou radios qui n'ont provoqué aucune réaction de sa part", et fait une nouvelle fois part de son "incompréhension" face à ce qu'elle qualifie d'"acharnement".
Le CSA avait semble-t-il anticipé cette attaque de la part de C8. Dans leur communiqué, les Sages ont en effet pris soin de récapituler les dossiers concernant "Touche pas à mon poste" et les sanctions qui ont - ou non - été prononcées. "Depuis 2015, (le CSA) a traité près de 16 dossiers et a répondu aux plaignants qu'il n'y avait pas eu de manquement pour 4 séquences, prenant notamment en compte le caractère qui se voulait humoristique de l'émission. Par ailleurs, il a prononcé 3 mises en garde et 2 mises en demeure, outre des courriers d'observation adressés à la chaîne", énumère ainsi le CSA dans son communiqué. "Il a donc privilégié le dialogue et multiplié les avertissements, sans manifestement être entendu, comme l'atteste la troisième sanction prononcée ce jour", conclut-il.
C8 ne s'arrête pas là. La chaîne laisse en effet entendre que cette nouvelle sanction pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur les métiers du cinéma et de la fiction, mais aussi du sport. "La décision du CSA fragilisera, de nouveau, l'équilibre économique du groupe CANAL qui est le principal soutien financier de la création française et du sport", explique ainsi la chaîne, dont la maison-mère est actuellement accusée de ne pas rémunérer les auteurs.
Enfin, C8 ne laisse pas planer de doute concernant ses intentions. "Les recours seront bien entendus lancés", indique le communiqué. Il y a quinze jours à peine, le groupe Canal+ a déjà entamé des démarches pour réclamer le remboursement de 13 millions d'euros, estimation - a priori gonflée - du manque à gagner provoqué par l'interdiction de la publicité pendant trois semaines pendant et autour de "TPMP". Le groupe a également déposé deux recours en annulation le 3 juillet contre les deux sanctions décidées par le CSA.