Alors qu'elle prendra lundi ses fonctions de directrice éditoriale du Huffington Post français, Anne Sinclair accorde cette semaine sa première interview depuis les scandales qui ont entouré son mari et son couple ces derniers mois. Elle a choisi le magazine Elle pour un long entretien à paraître demain. Outre ses ambitions pour le Huffington Post et sa vision de la presse française, la journaliste est évidemment interrogée sur sa vie personnelle et son couple.
Elle évoque tout d'abord les rumeurs selon lesquelles c'est elle qui poussait Dominique Strauss-Kahn à se présenter à l'élection présidentielle française. "Je n'ai jamais poussé mon mari à quoi que ce soit. Pour Dominique, comme pour mes enfants d'ailleurs, j'ai toujours dit la même chose : réalisez-vous comme vous le souhaitez et j'accompagnerai le mouvement quoi qu'il arrive et quels que soient mes sentiments. Au contraire, l'idée d'une candidature ne m'emballait pas... Le pouvoir ? Je l'ai vu de trop près pour qu'il me fascine", confie ainsi la journaliste.
Puis, c'est évidemment sur le thème du scandale du Sofitel que l'emmène le magazine, mais Anne Sinclair refuse de répondre. "Je comprends qu'en tant que journaliste vous ayez des questions à me poser sur ce sujet précis, mais je suis désolée pour vous : ce n'est pas aujourd'hui que j'y répondrai. Un jour, peut-être, je parlerai des événements qui se sont passés, mais si j'ai envie, quand j'aurai envie et comme j'en aurai envie. En attendant, j'estime que personne n'a à m'intimer l'ordre de parler".
Anne Sinclair, qui avoue ne "pas savoir très bien ce que veut dire" le récent sondage qui la désignait femme la plus marquante de l'année, est également interrogée sur la vision qu'ont eu les femmes de son attitude et du soutien qu'elle a apporté à son mari, certaines exprimant de la déception face à ses choix. Eva Joly avait même été jusqu'à déclarer que la journaliste n'était "pas un modèle pour les femmes". "Que des femmes se soient senties déçues par moi, je suis navrée de le dire mais c'est leur problème ! Je n'ai pas à les comprendre (et) l'idée qu'on se permette de juger de l'attitude de quelqu'un dans sa vie privée m'est complètement étrangère. Je suis une femme libre et ma liberté à moi c'est de dire ou de ne pas dire, de faire ou de ne pas faire, de parler ou de ne pas parler. Je revendique mes choix. Que les gens s'approprient ma vie m'est insupportable", ajoute-t-elle.
La journaliste s'avoue également scandalisée que certaines féministes se soient "déchaînées" contre elle. "Je suis féministe, je l'ai toujours été, j'ai été de tous les combats. Etre féministe, ce n'est pas s'immiscer dans la vie privée des autres femmes pour décider à leur place ce qui leur semble moral ou pas", lance-t-elle ainsi, avant d'évoquer à nouveau son soutien à son mari. "Le soutien inconditionnel, ça n'existe pas. On soutient si on a décidé de soutenir. Personne ne sait ce qui se passe dans l'intimité des couples, et je dénie à quiconque le droit de juger du mien", dit-elle.
Pour autant, ces scandales n'auront aucun impact sur le traitement des informations relatives à son mari dans les mois à venir, quand la journaliste aura pris son poste à la tête de la rédaction du Huffington Post. "Il va de soi que nous traiterons les sujets d'information qui se présenteront quels qu'ils soient. Je ne vous dis pas que, dans ce cas, c'est moi qui ferai le papier... mais ce sera traité, et ce, de la manière la plus professionnelle possible", assure-t-elle ainsi.