Bon anniversaire le JT ! Ce soir, France 2, en partenariat avec l'INA, fête en grande pompe les 70 ans du journal télévisé, créé le 29 juin 1949 par Pierre Sabbagh, avec une grande soirée spéciale. Dès 21h10, Anne-Sophie Lapix et Laurent Delahousse prendront les commandes de "Mesdames, messieurs, bonsoir !", une émission qui reviendra sur les moments forts de cette institution télévisuelle qui continue de rythmer chaque soir la vie de près de 15 millions de Français. À l'occasion de cet événement, puremedias.com s'est entretenu avec Anne-Sophie Lapix, titulaire du "20 Heures" semaine de France 2 depuis deux ans.
Propos recueillis par Pierre Dezeraud.
puremedias.com : Vous avez co-animé la soirée électorale des Européennes le dimanche 26 mai dernier sur France 2. Pour vous, qui avez été prix du meilleur intervieweur en 2012 et dont on connaît l'appétit pour l'interview politique, c'est un retour à la matière que vous aimez le plus ?
Anne-Sophie Lapix : Non, pas exactement même s'il est vrai que j'aime beaucoup la matière politique. J'ai eu la chance de pratiquer l'interview politique dans des conditions idéales sur Canal+, le dimanche pendant une heure avec un invité, à une époque où il y avait peu de concurrence. J'avais une semaine pour préparer ces face-à-face. Dans le cadre du "20 Heures", c'est plus compliqué. Par définition, le temps est plus limité. Un homme politique qui vient sur notre plateau est le plus souvent là pour faire une annonce, comme Valérie Pécresse qui vient nous dire qu'elle quitte Les Républicains par exemple. Ce n'est pas la même manière d'interroger donc je n'ai pas le sentiment de revenir à l'exercice particulier et auquel je suis très attachée de l'interview politique.
Cette soirée a marqué les premiers pas de votre duo avec Laurent Delahousse, qui se reconstitue d'ailleurs ce soir. Comment vous êtes-vous apprivoisés pour ce baptême du feu ?
Le plus naturellement du monde. Finalement, nous ne nous sommes pas beaucoup vus en amont. On a fait quelques réunions de préparation et deux répétitions. Nous nous connaissions déjà. Une fois que la soirée a été lancée, nous avons improvisé les débats en fonction des événements et des résultats. Ce n'était d'ailleurs pas ce qui était annoncé par les sondages. Il y avait beaucoup de surprises, ce qui a rendu l'exercice d'autant plus intéressant.
"Pour l'instant, il semble que je ne rentre pas dans la stratégie de communication d'Emmanuel Macron"
Vous regardez les JT de Laurent Delahousse ? Et ceux de vos concurrents, Gilles Bouleau en semaine et Anne-Claire Coudray le week-end ?
Je regarde essentiellement les journaux du week-end, ceux de Laurent et un peu ceux d'Anne-Claire Coudray car il est important que je sache ce qui a été traité. En semaine, en sortant du "20 Heures", j'avoue que je ne regarde pas celui de Gilles en rentrant chez moi, ce qui n'enlève rien au respect que j'ai pour lui.
La soirée électorale de TF1 a été marquée par un violent affrontement verbal entre Gilbert Collard et Daniel Cohn-Bendit. Sur France 2, Julien Sanchez, du RN, a quitté le plateau. Comment on gère ces situations ?
On ne peut pas les anticiper. Il y a des personnalités qui sont "à risques", dont on imagine qu'elles peuvent susciter cela. Certains sont coutumiers du fait, quittent souvent les plateaux, s'en prennent aux journalistes présents, ça fait partie de leur stratégie. Mais on ne peut jamais imaginer que ça tournera à l'insulte et à l'affrontement quasi-physique. L'important est de faire en sorte que ça ne perturbe pas trop l'émission. Les téléspectateurs viennent nous voir pour connaître les réactions ou les analyses des uns et des autres, pas pour ce genre de spectacle. Enfin, je crois...
Depuis l'interview d'Emmanuel Macron par Laurent Delahousse en décembre 2017, le chef de l'État n'a plus été revu sur France 2. Vous lui avez fait des propositions pour qu'il s'exprime face à vous ?
Evidemment. On a fait de nombreuses propositions. En général, parce que ça me permet de mettre une distance et de me protéger, je ne suis pas du tout en contact, ni avec les politiques, ni avec leur entourage. C'était déjà le cas lorsque j'animais l'émission politique sur Canal+. Là, je me suis fait violence, je suis allée deux fois à l'Elysée. J'ai vraiment essayé de convaincre son entourage. Ce n'est peut-être plus aujourd'hui le bon moment, il vient de faire une grande conférence de presse. On ne peut pas non plus dire qu'il accorde énormément d'interviews. Mais je suis demandeuse et je ne désespère pas. En général, les politiques ne viennent pas pour votre bonne mine mais parce qu'ils ont un but précis et ont une communication en tête. Pour l'instant, il semble que je ne rentre pas dans cette stratégie-là.
"J'ai ressenti quasi-physiquement la pression qui était exercée sur moi lors de mon premier JT sur France 2"
Vous avez présenté des journaux sur LCI, des JT pendant quelques mois sur M6, vous avez été joker de Claire Chazal sur TF1 et enfin titulaire sur France 2 depuis deux ans. Parmi tout cela, quel est votre souvenir de présentatrice le plus marquant ?
Je pense que c'est le premier journal sur France 2. J'ai ressenti quasi-physiquement la pression qui était exercée sur moi. C'était assez périlleux. Je me souviens en fait aussi précisément du premier sur TF1 et du premier sur LCI. Il y a toujours un enjeu particulier pour ces journaux. On ne veut pas décevoir, on prête attention à des détails, on apprivoise un environnement. Très récemment, il y a aussi eu évidemment le journal improvisé le soir de l'incendie de Notre-Dame. C'était très particulier puisque nous n'avions en stock que des sujets liés à l'intervention prévue d'Emmanuel Macron. Quand je suis allée à l'antenne dix minutes après l'annonce de l'annulation, nous n'avions donc plus rien. C'était vertigineux et émouvant aussi. Un mauvais moment à passer qui me laisse après coup un souvenir intense.
Ces dernières semaines, l'INA a proposé aux téléspectateurs de voter pour les séquences les plus marquantes du JT. Vous, quelle est la séquence que vous trouvez la plus marquante ?
Je suis un peu comme tous les Français. On se souvient surtout des séquences entrées dans l'histoire. Je me souviens très bien, par exemple, de la chute du mur de Berlin et de la mort des époux Ceaucescu. Je devais avoir 16 ou 17 ans, c'est la période à laquelle je commençais vraiment à m'intéresser à l'actualité. Je voulais déjà être journaliste. J'ai été d'autant plus marquée par l'année 1989 que j'avais fait un voyage scolaire en Allemagne deux ans plus tôt. On nous expliquait alors qu'il était impossible que l'est et l'ouest soient un jour réunifiés...
De Georges de Caunes à Patrick Poivre d'Arvor, en passant par David Pujadas, les anciens présentateurs de JT sont nombreux. Est-ce que certains ont compté pour vous comme source d'inspiration voire modèle ?
Par tempérament, je n'ai jamais eu un modèle en particulier. Je n'ai jamais été une "fan" non plus. Ça ne m'empêche pas d'avoir beaucoup d'admiration pour de nombreux journalistes. Par exemple, PPDA, qui est resté très longtemps sur France 2 et TF1 et qui préparait ses journaux avec une incroyable facilité. Il a été un grand présentateur de JT. J'aimais aussi beaucoup Bernard Rapp mais je ne sais plus si c'était pour ses journaux ou parce qu'il excellait dans l'animation d'émissions culturelles (rires). J'adorais le personnage en fait.
"Le JT, c'est une certaine idée de l'information"
Il y a dix ans, tout comme Laurent Delahousse, vous présentiez déjà le journal. C'était à l'époque sur TF1. Le mode de fabrication de ces journaux a changé. Comment avez-vous ressenti ces changements, notamment les évolutions technologiques ?
Le plus gros changement n'est pas technologique. Pour moi, les journaux ont été totalement transformés parce qu'il a fallu s'adapter à la présence des chaînes info et des réseaux sociaux. Aujourd'hui, tout le monde a des informations sur son téléphone en permanence. Au "20 Heures", nous devons trouver une autre manière d'informer, d'autres choses a raconter qui ne sont pas sur les chaînes info ou sur les réseaux sociaux. On a des moyens qui nous permettent d'offrir plus, une valeur ajoutée. Par exemple, on profite de l'implantation de nos correspondants en province ou à l'étranger. Ils ne nous fournissent pas seulement des plateaux mais des reportages, des enquêtes approfondies. On a aussi, et c'est particulièrement vrai pour France 2, une expertise en économie. On en profite pour aller expliquer des choses assez pointues aux téléspectateurs. On rentre dans les détails, on fait des pas de côté. Tout ce travail, pour moi, c'est ce qui représente la vraie transformation du "20 Heures". Je crois que c'est aussi ce qui explique sa survie.
Multiplication des formats longs, décryptage, pédagogie... Le JT s'est-il transformé en un grand magazine quotidien d'actualité ?
On varie les formats, c'est vrai. Mais nous ne sommes pas juste un magazine. Le "20 Heures", ce n'est pas non plus "Envoyé Spécial". Il y aussi une grande réactivité à l'actualité brûlante, on ne fait pas que de l'enquête au long cours. C'est un équilibre. On varie les matières sur un temps plus ramassé, de la culture à l'économie en passant par la politique, la société. Il y a une grande différence même si, effectivement, on défie un peu les magazines avec des formats qui peuvent durer six ou sept minutes. C'est d'ailleurs plus compliqué pour les magazines de faire la différence et de trouver des sujets plus longs à creuser. Heureusement, ceux de France 2 y arrivent parfaitement !
Le JT a longtemps été ce moment quasi-sacré où la famille se rassemble pour apprendre les dernières nouvelles du monde. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Quel est donc le sens du journal ? Sa plus value dans un monde de sur-information ?
Le JT, c'est une certaine idée de l'information. Celle qui fait référence. On vérifie, on ne s'emporte pas, on essaie de prendre le temps. Le principal, c'est d'arriver à garder la confiance de nos téléspectateurs et c'est très compliqué aujourd'hui. On le voit en permanence. Tous les jours, nos reportages sont critiqués, nos chiffres sont remis en cause. Dans ce contexte, avec la rédactrice en chef Agnes Molinier et toute l'équipe, nous essayons de fournir des explications, des preuves même. Nous avons même créé une rubrique pour apprendre aux téléspectateurs à ne pas tomber dans le piège des "fake news", des manipulations.
"Quand nous arrivons à réduire la moyenne d'âge de nos téléspectateurs, ce sont de grandes victoires"
La moyenne d'âge des téléspectateurs des deux principaux JT est élevée. Près de 56 ans pour TF1 et presque 62 ans pour France 2. A terme, ça ne condamne pas le JT ?
La population française vieillit aussi, ce n'est pas si étonnant. Toutefois, j'espère qu'il va y avoir un renouvellement. J'ai bon espoir ! Je vois des gens, pas très âgés, qui ne regardaient pas la télé et qui s'y mettent. Ce n'est pas perdu. Conquérir un public plus jeune est une mission fondamentale. Mais, pour le faire, je pense qu'il ne faut pas singer les médias des jeunes. Il ne faut pas imiter les réseaux sociaux. C'est vrai que c'est un défi. Il nous arrive de réduire un peu la moyenne d'âge de nos téléspectateurs avec certains sujets qui les touchent, de nouveaux formats et quand c'est le cas, ce sont de grandes victoires.
Vous ne croyez donc pas à la mort du JT, prophétisée depuis bientôt vingt ans ?
Je ne peux pas vous le dire car je ne lis pas dans le marc de café mais je pense qu'on aura toujours besoin d'une information de référence. Après, je ne sais pas quelle sera l'évolution. Peut-être que l'on n'aura plus les moyens de le faire. Honnêtement, je ne sais pas où nous en serons dans dix ans. En revanche, je constate, comme vous, que ça fait vingt ans qu'on entend ici et là que le "20 Heures" va disparaitre. La réalité, c'est qu'il est toujours regardé par plus de 10 millions de personnes si on cumule les publics des deux principales éditions.
Vous semblez au fait des audiences. Historiquement, le JT de France 2 est dans une position de challenger par rapport à TF1. Battre la Une, c'est un objectif ?
Non, ce n'est pas un objectif qui m'a été fixé en tout cas. Les deux journaux ont deux lignes différentes. La priorité, c'est de garder notre spécificité, de respecter notre mission de service public. Bien sûr, on se bat pour faire les meilleures audiences possibles. Ce serait mentir de prétendre qu'on ne s'y intéresse pas. On est dans la compétition mais il n'y a pas de pression pour absolument réduire cet écart. Après, j'observe que, quand j'étais sur TF1 il y a 11 ans, l'écart était bien plus conséquent. Il a été réduit et cela avant que j'arrive. Le "20 Heures" de France 2 a réussi à se maintenir de manière remarquable malgré l'apparition d'une multitude de chaînes.
"Je ne suis absolument pas une star"
Pour un journaliste télé - ce que vous avez toujours été -, le JT c'est le Graal ? On dit souvent que ça ne se refuse pas. L'un des rares exemples, c'est Mélissa Theuriau qui refuse le "20 Heures" de TF1 en 2006...
Oui. C'étaient les remplacements du week-end... et je les ai acceptés, moi. Elle a alors pris ma place à "Zone Interdite". Un échange de bons procédés... Sincèrement, je n'ai jamais considéré que c'était un Graal. D'abord parce que je pensais ne pas le faire. J'étais engagée sur une autre voie. Quand j'ai quitté TF1 pour aller sur Canal+ en 2008, pour moi, c'était une façon de tirer une croix sur le "20 Heures", sans regret d'ailleurs. Je n'ai pas hésité un quart de seconde. J'avais l'impression que ce qu'on me proposait était plus intéressant et passionnant que ce que je faisais à ce moment là, c'est tout ce qui comptait. Quand on est revenu me chercher il y a deux ans pour présenter ce JT, j'ai été très étonnée. Quand on a présenté autant de journaux, ce n'est pas incohérent de l'accepter. C'est une grande et belle mission. Je ne le regrette pas, j'apprends énormément depuis que je suis sur France 2. C'est un exercice très différent de ce que je faisais depuis quelques années. C'est plus de la conception que de la présentation. On est au service du travail des autres et c'est passionnant.
Le JT est un genre très formaté. Quand on est l'incarnant, quelle touche peut on y apporter ? On pense par exemple à Laurent Delahousse qui a imprimé fortement sa marque sur les JT du week-end où à Claire Chazal qui impulsait des sujets "culture" sur TF1.
Je ne cherche pas à apporter une touche particulière. J'essaie de faire comme je peux et comme je sais faire. La touche, c'est peut-être sur la ligne, le choix des sujets qu'on lance, la volonté d'introduire plus de reportages. Il se trouve que, quand je suis arrivée, j'ai voulu maintenir la ligne éditoriale mise en place par mon prédécesseur parce que je l'approuve totalement. En clair, cette ligne, c'est beaucoup d'économie et d'international. Il faut la respecter sans être totalement rigide. Après, l'écriture compte, oui, mais ce sont des lancements de 20 secondes, nous ne sommes pas là pour faire du Zola. On est là pour être précis, compréhensibles, accessibles et pour mettre en valeur les reportages.
Vous avez souvent dit ne pas être une star. Est-ce qu'on peut ne pas être une star lorsqu'on rentre chaque soir, quasiment les yeux dans les yeux, dans les foyers de 5 millions de personnes ?
Oui, je ne suis absolument pas une star. Je suis juste connue, forcément vu mon exposition. Mais je prends le métro tous les matins sans être abordée et je vis très normalement. Ce serait assez effrayant d'ailleurs de se considérer comme une "star". Être journaliste c'est transmettre, être le vecteur de l'information. Ca n'a pas grand chose à voir avec le statut de star que j'accorde plus volontiers à des comédiens, des artistes. Je suis juste un vecteur !
"On prend en compte tous les jours la réduction des moyens financiers à France Télévisions"
Ça a quand même été beaucoup associé à certains présentateurs de JT. On pense notamment à Claire Chazal, qui avait un statut quasiment iconique.
Effectivement, Claire Chazal est vraiment une icône. Est-ce qu'elle a vraiment voulu ce statut ? Je n'en suis pas sûre. Quand vous présentez des éditions regardées par des millions de personnes, vous êtes forcement sollicité. Même par la chaîne qui peut vous encourager à communiquer sur votre vie pour donner une image humaine, chaleureuse. Il faut vendre son journal, défendre ses couleurs... On peut le faire de différentes manières.
Laurent Delahousse est titulaire du "20 Heures week-end" de France 2 depuis 2007. Est-ce que vous vous souhaitez la même longévité ?
Non, je ne crois pas. J'aime bien multiplier les expériences et en arrivant au "20 Heures" de France 2, je me suis dit que 5 ans ce serait une belle expérience. J'ai fait quatre ans sur "C à vous", cinq ans à "Dimanche+", six ans sur LCI. Je pense que c'est la bonne durée. Peut-être que j'arrêterai avant ou après, ce n'est pas gravé dans le marbre et ce n'est pas moi qui décide. Mais je ne ferai pas dix ans, c'est une certitude.
Puisque l'on parle de JT... Le "Soir 3", l'une des éditions emblématiques du service public, va disparaître à la rentrée. Vous comprenez cette évolution ?
C'est triste qu'une édition disparaisse. Là, en l'occurrence, il s'agirait d'un transfert. On sait qu'il y a une réalité économique à prendre en compte, même si on peut le regretter. Les moyens financiers vont être de plus en plus restreints au sein de France Télévisions, y compris pour l'information. On en tient compte, tous les jours.
"Après le '20 Heures', je n'ai pas d'objectif particulier"
Vous avez une idée de ce à quoi peut ressembler la vie après le "20 Heures" ? Faire de la culture comme Claire Chazal, de l'info politique comme David Pujadas ou même de la radio comme Laurence Ferrari ?
Non, je ne peux pas répondre à cela parce que je n'en sais vraiment rien. À chaque fois que je me suis lancée dans une aventure, je ne me suis pas projetée dans l'étape suivante. J'ai eu la chance d'avoir des propositions qui m'ont permis d'évoluer et de varier les plaisirs. J'espère que cela continuera mais je n'ai pas d'objectif particulier.
David Pujadas, Laurence Ferrari, Anne-Sophie Lapix, Laurent Delahousse, Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray, Nathalie Renoux... Finalement, la meilleure école des présentateurs de JT, c'est LCI, la chaîne info du groupe TF1 qui fête ses 25 ans ?
En tout cas, c'était la première chaîne info et donc en quelque sorte la première école. Lorsque j'étais au CFJ, on ne formait pas à la présentation. Alors, effectivement, on a tous fait nos armes sur cette première chaîne info. Ce furent des années formidables. Je garde un excellent souvenir de l'ambiance. Nous étions de jeunes journalistes à qui on donnait des moyens nouveaux, une opportunité de faire de la présentation, des interviews de politiques en plateau dans un monde où il n'y avait jusqu'alors que le "20 Heures".