Le CSA ne sanctionne pas RMC. Dans une décision publiée ce mardi 21 décembre, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) annonce ne pas avoir relevé de manquement après visionnement d'une séquence diffusée dans "Estelle Midi" sur RMC, le 26 août dernier. Au cours de celle-ci, les chroniqueurs d'Estelle Denis avaient été amenés à s'exprimer sur la campagne de vaccination de la population française.
Parmi eux, Thierry Moreau avait donné un avis tranché sur le sujet. "Je suis pour rendre la vie invivable aux non-vaccinés. Je suis pour pourrir la vie des non-vaccinés", avait-il déclaré à l'antenne, en soulignant que le gouvernement avait déjà fait preuve de pédagogie pour inciter à la vaccination. "Si ça ne fonctionne pas, il faut être coercitif. Toucher au portefeuille, pourquoi pas", avait-il ajouté.
L'ancien chroniqueur de "Touche pas à mon poste" avait poursuivi son propos : "Il y en a ras-le-bol que les non-vaccinés nous pourrissent la vie. (...) On a une arme à notre disposition et il y a une minorité de connards qui ne veulent pas se faire vacciner...". Une injure qui avait aussitôt provoqué une vive réaction d'Estelle Denis : "Vous pouvez être contre les gens qui ne sont pas vaccinés, mais vous ne pouvez pas les traiter de connards. C'est impossible". "Excusez-moi, la liberté individuelle doit s'effacer devant le bien collectif", avait insisté Thierry Moreau, avant d'admettre quelques secondes plus tard que le mot "connard" était peut-être excessif.
Dans sa décision d'aujourd'hui, le CSA estime que les propos de Thierry Moreau ce jour-là "ne pouvaient être regardés comme constitutifs d'une forme d'encouragement à des comportements discriminatoires". Selon le régulateur, ils "s'inscrivaient dans le cadre d'un débat public et n'excédaient pas (...) les limites de la liberté d'expression". Et de rappeler que celle-ci vaut "non seulement pour les informations ou les idées accueillies avec faveur, ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent". Le CSA a ajouté que "le caractère virulent de certaines des déclarations visées avait été fermement désapprouvé par la présentatrice", Estelle Denis. En conséquence, il "n'est pas intervenu auprès de l'éditeur".