175ème sur 179 pays. C'est la catastrophique place attribuée par Reporters Sans Frontières à l'Iran dans son classement des pays les plus répressifs à l'égard de la presse. Et le pays de Mahmoud Ahmadinejad vient de confirmer son attachement à la queue de peloton. Qualifiés de "proches du mouvement antirévolutionnaire" par le régime, au moins 11 journalistes ont été arrêtés dimanche "dans le cadre d'un mandat émis par le pouvoir judiciaire", selon l'agence de presse Fars.
Ces journalistes sont accusés par le régime de participer au "complot" occidental pour déstabiliser le régime iranien. L'agence Fars a laissé filtrer les noms de 11 journalistes arrêtés précisant qu'ils "font partie des personnes arrêtées". On peut donc s'attendre à un total d'incarcérations plus lourd. Toujours selon l'agence, ceux cités "travaillent pour les quotidiens Shargh, Arman, Bahar et Etemad, l'hebdomadaire Aseman et l'agence Ilna". En Iran, ces médias sont considérés comme réformateurs. Selon une autre source, l'agence Mehr, ils "ont été arrêtés sur leur lieu de travail", une information confirmée par les responsables des différentes publications. La justice iranienne doit s'exprimer "rapidement" sur ces arrestations sommaires.
Dans le colimateur : la crainte des critiques pour le gouvernement alors que de nouvelles élections présidentielles doivent se tenir en juin 2013. On se souvient des heurts survenus en 2009 lors du dernier scrutin, remporté par le parti de Mahmoud Ahmadinejad et lui assurant sa réélection. A l'issue de cette élection contestée, on estime que des centaines de manifestants avaient été emprisonnés et que certains d'entre eux sont toujours sous les verrous. Aujourd'hui, selon le site internet de Reporters Sans Frontières, 28 journalistes ont été arrêtés de par le monde depuis début 2013. Avec des pays comme l'Iran, l'Erythrée ou la Corée du Nord, l'organisation fondée par Robert Ménard aura toujours du pain sur la planche.