On le dit mauvais communicant, pas forcément à l'aise avec les médias. Après une tribune maladroite dans Le Monde, Rémy Pflimlin, patron de France Télévisons, prend une nouvelle fois la parole. Cette fois dans les colonnes de L'Express sous forme d'interview avec ce même objectif : défendre son premier bilan et ses choix de programmation aujourd'hui contestés. A la baisse générale des audiences du groupe, il attaque en premier lieu la TNT. "Une révolution" pour tout le secteur explique-t-il, "un bouleversement du paysage audiovisuel". Même si six ans après le lancement de la TNT, cet argument devient de moins en moins audible pour les professionnels des médias.
Mais Rémy Pflimlin réfute toute crise au sein de l'audiovisuel public. Malgré l'échec de nombreux formats lancés cette saison, il minimise leur impact : "Il y a des contre-performances qui ne touchent que trois ou quatre émissions, dont celles de Jean-Luc Delarue ou d'Elizabeth Tchoungui, sur les cinquantes nouvelles lancées début septembre sur l'ensemble des chaînes du groupe". Pour lui, "quand on innove, on n'est pas à l'abri d'échecs ou de démarrages lents". Le patron de France Télévisions appelle les observateurs à "prendre un peu de distance" et rappelle qu'avec la suppression de la publicité après 20 heures, "l'objectif était de desserrer la contrainte de l'Audimat". Au point de réaliser 4% avec Bruce Toussaint en prime-time ? "Cela ne me gêne pas que nous fassions de moins bons scores que la TNT quand nous diffusions un opéra en direct ou quand nous traitons de la jeunesse en révolte dans le monde" se défend-il. "Mais ces cas sont rares (...) nombre de nos prime-time affichent sur France 2 de très bons scores" se défend Rémy Pflimlin. Qui espère "redonner à l'ensemble antenne-programmes une cohérence très forte" avec l'arrivée de Bertrand Mosca à la direction de France 2.
Enfin, Rémy Pflimlin donne sa version des faits sur l'arrivée de Nicolas Canteloup à TF1, juste après le 20 heures. Le projet avait été initialement proposé à France 2 qui avait tardé à répondre. Pflimlin souhaitait effectivement travailler avec l'imitateur mais sur une autre case, l'access de 18 heures. "Mais il n'a jamais été question de l'installer juste après le journal de 20 heures" explique-t-il. Car pour lui, le rôle du service public "ne permet absolument pas d'imaginer un programme qui brocarde ou galvaude l'information qui précède". Rémy Pflimlin avait visiblement vu juste cette fois : malgré un succès d'audience, "Après le 20h, c'est Canteloup" a été largement critiqué depuis sa mise à l'antenne.