Un choix audacieux et radical pour Marion Cotillard. Plutôt habituée aux grosses productions, françaises comme internationales, depuis son Oscar pour "La Môme", l'actrice s'est immiscée dans l'univers si exigeant de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Un choix très cinéphile aussi tant les frères belges, vainqueurs de deux Palmes d'or (une en 1999 pour "Rosetta" et l'autre en 2005 pour "L'Enfant"), sont réputés pour leurs films intenses et âpres, tournés caméra à l'épaule.
Dans "Deux jours, une nuit", dont la bande-annonce vient d'être dévoilée, Marion Cotillard incarne une femme qui, aidée par son mari (joué par Fabrizio Rongione), doit tenter en 48 heures de convaincre ses collègues, les uns après les autres, de refuser une prime de 1.000 euros afin qu'elle puisse garder son travail. Un film social donc, et ô combien d'actualité dans une Europe qui se désindustrialise.
En salles le 21 mai, "Deux jours, une nuit" sera l'un des évènements de la 67ème édition du festival de Cannes, puisqu'il fait partie des 18 films de la compétition officielle. Présenté sur la Croisette le 20 mai, il fait figure de favori puisque c'est la sixième fois que les frères Dardenne sont sélectionnés à Cannes, et, jusqu'à présent, ils ne sont jamais repartis bredouille. S'ils emportent une troisième palme, Jean-Pierre et Luc Dardenne seraient les premiers cinéastes à décrocher trois fois cette récompense suprême.
Venue accompagner, il y a deux ans, le très apprécié "De Rouille et d'os" de Jacques Audiard, Marion Cotillard avait raté de peu le palmarès. Idem l'année dernière avec "The Immigrant" de James Gray. Elle pourrait prendre sa revanche cette année. C'est la deuxième fois seulement que le duo travaille avec une "star". En 2011, ils avaient mis un terme à leur désir de ne tourner qu'avec des acteurs peu connus, en dirigeant Cécile de France dans "Le Gamin au vélo".
Olivier Gourmet, l'acteur fétiche des réalisateurs, joue également dans "Deux jours, une nuit". Pour la septième fois, il retrouve le duo qui lui a permis de décrocher, en 2002, un prix d'interprétation masculine pour "Le fils".