Nouvelle année, nouveau défi pour Bertrand Chameroy. À 34 ans, le chroniqueur star de "C à vous" sur France 5, décroche une nouvelle émission de deuxième partie de soirée sur France 2. Tous les vendredis du mois de janvier, dès 22h45, le trublion de la bande d'Anne-Elisabeth Lemoine recevra des invités dans son "appartement" pour 70 minutes de bonne humeur. Pour puremedias.com, Bertrand Chameroy se confie sur ce nouveau challenge que lui a confié la télévision publique.
Propos recueillis par Benjamin Rabier
Purémédias : Quel est le concept de "Bertrand n'a pas sommeil" ?
Bertrand Chameroy : L'idée c'est de faire tous ensemble, ce qu'on pourrait faire chacun de notre côté quand on n'a pas sommeil le vendredi soir, lorsque le week-end démarre. Cette émission, c'est ce que je fais chez moi le vendredi soir, sauf que là, c'est filmé. On va écouter de la musique, se marrer, faire les idiots. 'Bertrand n'a pas sommeil' n'est pas qu'une grande kermesse, il y aura aussi des moments plus intimes, de confessions.
Comment va se dérouler l'émission ?
Dans mon (vrai-faux) appartement, je recevrais chaque semaine quatre invités. Des artistes, des chanteurs, des acteurs, et un invité politique, mais lui ne sera pas en plateau. Quand l'émission débute, je prends à part un chaque invité pour l'emmener dans ma salle de bain parce que, déjà....je suis très étonné que mes invités soient chez moi avant moi ! Dans la salle de bain, je discute avec eux et ça me permet d'expliquer aux téléspectateurs ce qu'il va se passer dans la soirée. Les invités ne savent pas du tout ce que je vais dire, donc ils sont libres de réagir et de dire ce qu'ils veulent. C'est surtout une émission à voir et à vivre, car la décrire n'est pas toujours simple !
Puis nous avons également eu la chance de tourner, en public, avec une centaine de spectateurs. Il y aura des surprises. Par exemple, Paloma, la gagnante de "Drag Race France", jouera ma voisine et viendra prendre à part un des invités pour l'emmener dans ma chambre pour une interview plus intimiste, sur des questions qui tournent autour de l'amour et de la sexualité. Le truc important à retenir c'est que 'Bertrand n'a pas sommeil' n'est pas un Late Show, ni même un talk. C'est un vendredi où on s'amuse, tous ensemble ! Et en 2024 on en a besoin ...
Il y aura des passages très écrits, non ?
Oui, certains. En amont du tournage nous avons tourné plusieurs magnétos avec Benjamin Morgaine et Lionel Dutemple. Benjamin a bossé sur le "Morning Live", Lionel sur "Les Guignols" donc j'étais très content de les avoir avec moi et de travailler avec eux. Le début de l'émission est très écrit par exemple parce que je ne voulais pas faire un sommaire classique, face-caméra où je présentais le déroulé de l'émission. Donc parfois j'ai sorti la plume, souvent on a improvisé mais en tout cas c'est du 100% Bertrand Chameroy !
"Pour cette émission, j'ai pris des cours avec Kamel Ouali"
Tellement scénographiée que vous avez pris des cours de danse avec Kamel Ouali...
Tout est parti d'une blague. Quand on a réfléchi au générique de 'Bertrand n'a pas sommeil', je me suis dit que la tendance en ce moment à la télévision tendait vers des génériques très courts. Parfois, c'est uniquement une image du plateau et le générique qui apparaît. Je voulais qu'on revienne à ce qui existait il y a plusieurs décennies, c'est-à-dire des génériques scénographiés. Lors de la délocalisation de 'C à vous' à Cannes en mai dernier, j'avais chanté sur la musique du film 'La La Land' et ça m'avait fait marrer.
Donc sur cette musique, on a tourné un générique dans les rues de Montmartre pendant une nuit. Et effectivement comme il y a de la danse dans cette séquence et qu'on a travaillé avec les artistes du Paradis Latin, j'ai pris des cours avec Kamel Ouali. Je ne suis pas du tout à l'aise avec mon corps mais je voulais absolument danser. Donc j'ai pris 6 heures de cours avec lui.
Et alors il est comment, Kamel Ouali en professeur ?
Si on m'avait dit un jour que ça m'arriverait, je n'y aurais pas cru. Il est comme je l'imaginais quand je le regardais à la 'Star Academy' quand j'étais plus jeune. Il est hyper sympa mais exigeant et tant mieux parce que ça fait que le résultat final a de la gueule.
Pour cette nouvelle émission, avez-vous travaillé avec la même équipe d'auteurs que celle qui vous accompagne dans "C à vous" ?
Oui et non. Dans 'C à vous', on est trois à préparer ma chronique donc on ne pouvait pas se démultiplier. Cependant, un garçon avec qui je travaille sur France 5 a bossé sur une séquence qui s'appelle "Tapage nocturne". C'est un retour sur une nuit qui a marqué les Français. Avec des images d'archives, on revivra par exemple le passage à l'an 2000, la victoire de la France à la Coupe du Monde 98, la mort de Johnny et la victoire de Chirac en 1995.
"Dans 'C à vous' , mes "meilleures vannes" sont souvent improvisées"
Que ce soit votre chronique ou "Bertrand n'a pas sommeil", vous écrivez beaucoup vos apparitions sur le petit-écran. L'improvisation est un exercice qui vous fait peur ?
Improviser ne me fait pas peur. Dans 'C à vous', mes meilleures vannes sont souvent improvisées. Mais tout cela est possible parce qu'avant il y a eu un gros boulot et que tout est écrit. Je ne pourrais pas arriver en me disant "allez on verra bien ce qu'il se passe". Dans "Bertrand n'a pas sommeil", je me suis vraiment impliqué dans chaque phase. La préparation de l'émission a été très sportive parce que je voulais tout savoir. Je ne voulais pas découvrir les choses au moment du tournage. De savoir que j'ai une trame et une ligne à suivre, ça me laisse une liberté pour en sortir et improviser.
Comment avez-vous sélectionné les invités ?
Je tiens à remercier France Télévisions car on m'a vraiment laissé carte blanche sur la programmation. Je voulais principalement des gens du monde de la culture, des humoristes, des comédiens, des chanteurs... Mais surtout, je voulais des invités qui soient dans l'ADN de l'émission, c'est-à-dire dans l'état d'esprit de passer un bon moment et de ne pas tirer la couverture à soi, qu'ils s'amusent entre eux et avec moi. Et c'est assez réussi selon moi, vous me direz !
Sur certaines émissions, des invités ne se connaissaient pas avant le tournage et ça a très bien marché. On a tourné 4 émissions en deux jours. Pour la première, on aura un plateau composé de Manu Payet, François Berléand, Isabelle Nanty et Christophe Willem. On a aussi tourné une émission avec Michèle Bernier, Jeanne Mas, Max Boublil et Agathe Lecaron. Et les autres vous verrez...
Ils ont tous accepté rapidement ?
C'est ça qui m'a à la fois surpris et fait extrêmement plaisir, tout le monde a accepté de suite. On n'a pas eu de refus. Alors que c'est une nouvelle émission avec quelqu'un, en l'occurrence moi, qui n'avait jamais fait ça. Donc j'étais content qu'ils acceptent.
"Je n'ai pas envie d'aller faire de l'animation pour faire de l'animation"
Avec "Bertrand n'a pas sommeil" vous passez de chroniqueur à animateur. Est-ce une volonté de passer à autre étape de votre carrière ?
Non, j'ai toujours dit que je ne voulais pas faire de l'animation pour faire de l'animation. Si le projet ne me plaît pas, je n'y vais pas. Après "l'ABC de Noël" l'année dernière, qui avait bien marché et dans lequel j'avais pris beaucoup de plaisir, on s'est dit "partons de cet écrin-là et voyons comment on peut en faire autre chose". Donc on a beaucoup beaucoup réfléchi. On a fait 12 millions de réunions pour trouver quelque chose qui me ressemble. Et c'est pour ça que j'y suis allé.
Pourquoi ne pas avoir refait une salve d'"ABC de Noël" fin décembre ?
Parce que j'étais précisément en train de tourner les 4 émissions de 'Bertrand n'a pas sommeil'. Je ne pouvais pas tout faire. Ça aurait été impossible de cumuler 'C à vous', 'Bertrand n'a pas sommeil' et 'L'ABC de Noël'.
Vous avez intégré la bande "C à Vous" sur France 5 en 2020. Quatre ans plus tard, vous décrochez la présentation d'une nouvelle émission sur France 2. Comment vous sentez-vous sur France Télévisions ?
Hyper épanoui et très heureux. C'est une grande marque de confiance de la part de France Télévisions que de me confier une deuxième partie de soirée sur France 2. Je ne sais pas comment dire cela, mais je me sens à ma place. Je n'ai jamais été aussi épanoui professionnellement donc je suis hyper content de ce qui arrive.
Le grand public vous a découvert il y a plus de dix ans dans "TPMP". Après votre départ de l'émission animée par Cyril Hanouna, vous avez connu quelques années compliquées professionnellement. Est-ce qu'on savoure encore plus le succès après avoir vécu cela ?
Ces années un peu plus compliquées font qu'aujourd'hui je savoure encore plus ce qui se passe. Ça me permet de ne pas perdre de vue que tout ça est éphémère, que tout peut s'arrêter du jour au lendemain, donc j'en profite à fond, en prenant un max de plaisir et en bossant beaucoup.
Depuis quatre ans, vous proposez une chronique quotidienne dans "C à vous". Il n'y a aucune forme de lassitude ?
Non, aucune. Parce que j'ai carte blanche tous les soirs, ce qui est quand même un luxe. Les seuls points qui pourraient être négatifs, c'est les jours où l'actualité est vraiment hyper sombre, et que le soir je suis quand même censé faire dix minutes de blagues sur l'actu' du jour. Donc ces jours-là, c'est compliqué, mais on trouve toujours des portes de sortie, des moyens de détourner le problème.
"'C à vous' à l'Élysée ? Je m'étais foutu une giga-pression"
En décembre, vous étiez à l'Elysée avec l'équipe de "C à vous" pour une émission exceptionnelle avec Emmanuel Macron. Qu'est-ce que ça fait de faire une chronique devant le président de la République ?
Je l'avais fait une fois en 2022 mais c'était sur notre plateau. Avec le recul je me dis que ce n'est pas plus mal. On a eu si peu de temps pour préparer cette émission. Moins de 48 heures. C'était si court et si intense qu'on n'a pas eu le temps de réaliser ce qui allait se passer. Mais oui, c'est impressionnant. C'est impressionnant d'aller faire, au lendemain du vote sur la loi immigration, ma chronique, à l'Elysée, face au président de la République. C'était un exercice hyper casse-gueule donc je m'étais foutu une giga-pression par rapport à ça.
L'année dernière, vous aviez également officié dans la matinale de RTL. Pourquoi l'expérience n'a duré qu'une saison selon vous ?
Je ne suis pas la direction de RTL mais je pense qu'il y avait trop d'humoristes dans la même matinale vu qu'on tournait chaque jour et qu'il y avait déjà les rendez-vous incontournables de Philippe Caverivière et Laurent Gerra. Je pense qu'il y avait peut-être trop de tranches de rigolades dans une matinale. Mais moi, je me suis éclaté sur RTL. J'aurais bien prolongé, mais c'est comme ça.
"Que les diffuseurs misent à nouveau sur les deuxièmes parties de soirée, je trouve que c'est une super nouvelle"
"Bertrand n'a pas sommeil" sera diffusée à 22h45 sur France 2. Est-ce que cela offre réellement une liberté de ton différente qu'une émission proposée en access ou en prime-time ?
Déjà, que ce soit France 2 ou d'autres chaînes, je trouve que c'est une super nouvelle que les diffuseurs misent à nouveau sur les deuxièmes parties de soirée. Il y a quand même un public à cette heure-ci. C'est une case horaire qui était un peu oubliée en termes d'offres d'émissions, parce que c'était beaucoup de séries et de reportages. C'est ce que je leur ai dit et ce qu'on s'est dit : "On est en deuxième partie de soirée donc permettons-nous un peu plus de liberté". Sans être dans la gratuité ou la vulgarité. Comme on est programmé à 22h45, profitons-en pour proposer des choses différentes, qu'on n'a pas forcément vu, et une façon de s'exprimer ou d'entamer l'émission qui est différente. Et oui, peut-être que ça ne serait pas possible à 19h ou en prime car c'est assez codifié. Donc oui, j'en ai bien profité. Et puis n'oublions pas le replay au cas où certains s'endorment avant !
Vous avez tourné quatre émissions. "Bertrand n'a pas sommeil" a-t-elle vocation à revenir régulièrement ?
Pour l'instant, il n'y a que quatre émissions pour démarrer 2024 en se marrant. Peut-être qu'il y en aura d'autres, mais pour l'instant, c'est beaucoup trop tôt pour en parler
Vous pourriez tenir un rythme hebdomadaire en cumulant votre chronique dans "C à vous" ?
Ça serait sport mais ça tombe bien, c'est ma bonne résolution de la rentrée !