Muriel Robin donne sa version. Invité dans "Touche pas à mon poste" sur C8 la semaine dernière, émission dans laquelle il avait fait sa blague polémique sur le viol lui valant selon lui d'être "jeté comme une merde" du festival d'humour "Var-Matin" - ce que dément le président du groupe de presse -, Jean-Marie Bigard avait évoqué ému le boycott dont il fait l'objet. L'humoriste y avait confié avoir reçu le soutien de la majorité de ses confrères, à l'exception d'une "amie de 33 ans" : Muriel Robin.
Lors d'une conversation musclée, Jean-Marie Bigard lui aurait rappelé son sketch du "Noir", où une personne de couleur débarque dans une famille de Blancs et qui pourrait être interprété comme une apologie du racisme. "Tu sais ce qu'elle me répond ? C'est la mère qui parle, c'est pas moi. Mais moi, je ne suis pas le docteur qui encule la dame, le docteur, il existe pas !", s'était alors indigné Jean-Marie Bigard sur le plateau de Cyril Hanouna, sous les applaudissements du public.
Sauf que ce week-end, Muriel Robin a tenu à donner sa version sur son site internet : non, elle n'était pas amie avec Jean-Marie Bigard. "Jean-Marie ment quand il dit que nous sommes amis. Nous avons débuté ensemble, nous nous sommes de ce fait beaucoup croisés et avions des amis communs mais je n'ai pas vu Jean-Marie depuis 1996, c'est à dire depuis 23 ans. Nous ne sommes pas du tout des 'amis', c'est faux, donc je ne le 'trahis' nullement. Cette nuance me semble importante", débute la comédienne et humoriste avant de rappeler avoir signé une pétition contre les blagues sur le viol.
"Je ne vois pas où est la 'blague' et donc le rire qui va avec car, pardonnez-moi l'expression, une femme qui se fait 'déchirer' pour moi c'est tout sauf drôle. Comme je l'ai écrit à Jean-Marie, je lui souhaite sincèrement que ça n'arrive pas un jour à sa fille, car je pense que ça ne le fera plus rire du tout. Il s'agit bien de cela : qui est cette femme dans la blague ? Si ce n'est personne, ce n'est pas drôle. Mais si c'est quelqu'un, rassurez-moi, c'est encore moins drôle", écrit Muriel Robin, assurant que "beaucoup d'africain-e-s (l')ont remerciée" sur le sketch du "Noir". "Si on ne comprend pas que le personnage qui est montré du doigt et critiqué est la mère... je ne peux rien faire", indique-t-elle.
"Et enfin, pour terminer, la phrase disant que je souhaite que Jean-Marie soit puni a été écrite par Eva Darlan qui a utilisé mon nom sans mon accord. Je ne souhaite aucune punition, ce n'est pas ma nature mais, encore une fois, je ne peux pas être en contact tous les jours avec des femmes maltraitées et ne pas signer la pétition du CSA. Ce sont elles qui pourraient me le reprocher et elles auraient raison", poursuit Muriel Robin, touchée par la peine de Jean-Marie Bigard et estimant qu'il n'aurait pas dû être écarté du festival "Var-Matin". "Voir pleurer Jean-Marie me touche car l'annulation de ces spectacles est grave et triste pour lui et son équipe. Vous comprendrez que je n'y suis évidemment pour rien. Ai-je besoin de dire que je ne soutiens pas, mais pas du tout, Jean-Marc Pastorino qui a pris cette décision", écrit-elle.
"Je ne remettrai jamais en question ni la sensibilité ni la générosité de Jean-Marie. Il a juste fait une erreur, ça peut arriver à tout le monde. Il aurait été tellement simple qu'il reconnaisse qu'il avait pu blesser et qu'il s'excuse. Au lieu de ça, il a choisi de défendre sa blague... C'est dommage ! Pardon mais je ne peux pas être de son côté... Je dis quand même vive les blagues !... Quand elles sont drôles", conclut Muriel Robin.