
Pas de tapis rouge pour Blanche-Neige. Disney a choisi d'organiser des avant-premières restreintes pour la nouvelle version des aventures de sa princesse, dont la sortie dans les salles obscures est prévue pour le 17 mars en France. Si le casting, avec Rachel Zegler (Blanche-Neige) et Gal Gadot (la Méchante Reine) en tête d'affiche, sera bien présent lors de ces projections, l'événement sera fermé à la plupart des médias. La raison de cette approche minimaliste ? La collection de polémiques qui se sont penchées sur le berceau de cette Blanche-Neige pas comme les autres. La nouvelle production des studio du géant américain est attaquée de toutes parts pour ses choix artistiques et scénaristiques différents de la version originale. Même s'il reprend la trame du dessin animé culte, ce film en prise de vues réelles a contraint la firme aux grandes oreilles à opter pour des décisions radicales dans sa campagne de promotion.
Tout a commencé dès l'annonce de la distribution et le choix de l'actrice pour incarner cette princesse à l'habituel teint porcelaine. Le rôle a été confié à Rachel Zegler, comédienne métisse d'origine colombienne et polonaise, ce qui a suscité des réserves quant à sa couleur de peau. Un débat qui s'était déjà étendu sur la dernière version de "La petite sirène", dont le personnage éponyme était campé par l’actrice afro-américaine Halle Bailey. Comme sa consoeur, la "Blanche-Neige" de ce film en live action a été victime d'un harcèlement raciste ultra-violent en ligne, qui a perduré après une interview où elle s'est dite "très fière d’être une princesse latino".
Rachel Zegler n'a ensuite pas arrangé son cas auprès de ses détracteurs en se révélant être une fervente opposante aux idées de Donald Trump. "Va te faire foutre, Trump ! Que les partisans de Trump… et Trump lui-même ne connaissent jamais la paix !", avait-elle lancé sur ses réseaux sociaux à l’annonce de la victoire du candidat républicain aux dernières présidentielles. Avant de s'excuser. Sa prise de position pour une "Palestine Libre", en opposition à celle de son antagoniste à l'écran, dans le contexte de la guerre menée par Israël à Gaza pour annihiler le Hamas, a également laissé présager d'une prétendue haine entre les deux vedettes. Des spéculations atténuées lors de la cérémonie des Oscars, où Rachel Zegler et Gal Gadot sont apparues côte à côte sur scène pour remettre un prix.

En parallèle de ces controverses, cette nouvelle version du classique d'animation fait également polémique pour son scénario revisité, considéré comme "trop daté" par l’héroïne principale. "On n’est plus en 1937... Blanche-Neige ne va pas être sauvé par le prince et elle ne va surtout pas rêver du grand amour. Elle rêve d’être une cheffe, une dirigeante", avait-elle déclaré au micro d'ExtraTV en 2022. Rachel Zegler avait par ailleurs qualifié le prince charmant de "traqueur" qui vole un baiser à la princesse sans son consentement. Des propos qui ont, une nouvelle fois, attiré les foudres des conservateurs américains et d’une partie des fans de Disney.
Ces mêmes aficionados ont aussi exprimé leur mécontentement quant au traitement des sept nains. L'acteur Peter Dinklage ("Game of Thrones"), atteint d’achondroplasie, avait interpellé les studios chers à Mickey sur sa volonté de mettre en scène, à nouveau, des personnages de nains stéréotypés. Résultat, la firme n'a pas engagé d’acteurs pour ces rôles et a choisi de créer des nains en image de synthèse. Elle a également supprimé la référence à Simplet et ses acolytes dans le titre de son long-métrage. De quoi relancer l'intérêt pour cette réinvention du conte merveilleux ? Sur YouTube, la bande-annonce officielle cumule déjà 11,8 millions de vues, avec plus d’un million de "j’aime pas", rapporte IMDb. Avec son lourd passif de polémiques, "Blanche-Neige" continue d'intriguer jusqu'à sa sortie en catimini.