Cette agricultrice de 59 ans a longtemps cru à un canular avant de réaliser que Michel Barnier se trouvait à l'autre bout du fil. Ce dimanche matin, le Premier ministre a en effet pris son téléphone pour appeler Stéphane, après l'avoir entendu se confier, en larmes, sur ses difficultés financières lors de la journée spéciale crise agricole de France Bleu. "J'ai vu un 01, je me suis dit que c'était encore de la pub, j'ai quand même décroché et j'ai entendu quelqu'un qui m'a dit 'Bonjour Stéphane, c'est Michel Barnier'", a raconté cette prunicultrice de Dordogne à nos confrères de France Bleu Périgord. Deux jours auparavant, elle avait fait part de sa détresse et révélé "être au bord du suicide" car elle ne pouvait plus payer ses salariés, malgré ses treize heures de travail quotidiens.
Ce témoignage avait chamboulé Michel Barnier, lequel avait assuré en direct se pencher sur le cas particulier de cette agricultrice. Il a tenu parole puisqu'il a pu échanger pendant une demi-heure avec l'agricultrice. "J’ai été bluffée par la simplicité et la compréhension de cette personne. Il a insisté sur les aides dont j’avais besoin personnellement, mais on ne va pas résoudre la crise agricole en résolvant mes problèmes de trésorerie", a néanmoins souligné Stéphane, surprise par cette interaction inattendue. "Appeler des petites gens que nous sommes, ça montre qu'il y a quand même des gens qui se soucient de nous", a-t-elle ajouté.
Mais le locataire de Matignon ne souhaite pas s'arrêter à cette conversation, et a entrepris d'autres démarches pour aider cette femme qui cultive des noix, prunes et noisettes. "Il m'a dit qu'il allait parler de cette situation au préfet, d'ailleurs, il m'a dit 'Ah oui, j'ai changé beaucoup de préfets ces temps-ci', j'ai été touchée par son attention", a abondé celle qui se "désole" du manque de considération de sa banque. "On avait l’impression que le Crédit Agricole était moins au courant que le Premier ministre qui m’a appelée comme s’il était mon conseiller bancaire", a-t-elle confié, alors que son secteur est à nouveau mobilisé depuis ce lundi 18 novembre pour réclamer des hausses de salaire. De nombreux barrages de routes se sont ainsi montés dans la nuit de dimanche à lundi.