Clémentine Autain en désaccord avec son patron. Invitée aujourd'hui de l'interview d'Elizabeth Martichoux sur LCI, la députée La France Insoumise de la Seine-Saint-Denis a été interrogée sur la récente décision de Jean-Luc Mélenchon d'interdire l'accès à ses meetings aux journalistes de "Quotidien". Une décision prise en représailles de la diffusion par l'émission de TMC d'images de la très houleuse perquisition réalisée au siège du parti de Jean-Luc Mélenchon, en octobre 2018.
"Je comprends la colère qu'on peut avoir contre 'Quotidien'", a commencé par déclarer Clémentine Autain ce matin sur LCI, chaîne du groupe TF1, tout comme TMC. La responsable politique a ensuite critiqué le "montage" montrant "uniquement les moments de très grand énervement" fait selon elle par l'émission de TMC. Mais Clémentine Autain s'est néanmoins désolidarisée de la décision de Jean-Luc Mélenchon, dont elle avait déjà critiqué publiquement les méthodes cet été. "Pour ma part, je suis pour la liberté de la presse. C'est sa décision (...) Je pense que la liberté de la presse est un principe intangible, même avec les médias qu'on n'aime pas", a estimé la députée.
Depuis plusieurs semaines, Jean-Luc Mélenchon et sa garde rapprochée reprochent à "Quotidien" d'avoir réalisé un montage à charge et "politique" des images de la perquisition d'octobre 2018, pourtant filmée par "Quotidien" à l'invitation des responsables de ce même parti. Pour contrer ces accusations, l'émission de TMC a d'ailleurs publié le 11 septembre dernier sur internet l'intégralité des rushs tournés par ses journalistes ce jour-là, soit près de 45 minutes de film.
Les vidéos de "Quotidien" ont en tout cas été l'un des éléments clé du procès visant cinq responsables de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, qui s'est tenu jeudi et vendredi dernier à Bobigny. Ceux-ci étaient poursuivis notamment pour "rébellion" et "provocation". Le parquet a finalement requis trois mois de prison avec sursis contre le leader de La France insoumise. Deux à dix mille euros d'amendes ont été demandés contre ses co-prévenus, les députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud, l'eurodéputé Manuel Bompard, le conseiller d'Etat Bernard Pignerol et l'attachée de presse du parti, Muriel Rozenfeld.