Une décision rare. Mercredi, la répression des fraudes (DGCCRF) a demandé le déréférencement du site américain Wish des grands moteurs de recherche comme Google, et des magasins d'applications. L'accès au site sera en revanche toujours possible en tapant directement l'adresse internet de la plateforme.
Une telle mesure est justifiée par les autorités par la piètre qualité de nombreux produits écoulés par la plateforme aux petits prix, et leur dangerosité pour les clients qui les achètent. Sur 140 produits vendus sur Wish et analysés par la DGCCRF, un nombre important a ainsi été identifié comme non-conformes, voire périlleux. 90% des appareils électriques analysés seraient considérés comme dangereux, tout comme 62% des bijoux fantaisie et 45% des jouets. Après avoir informé la plateforme la présence de ces produits litigieux, la DGCCRF a constaté qu'ils réapparaissaient sous un autre nom un peu plus tard. Elle a donc enjoint Wish de se mettre en conformité et estime n'avoir depuis pas reçu de "réponse satisfaisante".
Sur France Info ce matin, Bruno Le Maire a annoncé que Wish n'avait que "quelques semaines" pour plier. "Plusieurs fois, nous avons rappelé à l'ordre le site Wish. Il ne répond pas à nos demandes de respect des règles de protection du consommateur", a souligné le ministre de l'Economie. "Certains jouets sont dangereux pour la santé de nos enfants, certains plastiques sont cancérigènes", a-t-il mis en garde. "Soit Wish se conforme aux règles de protection du consommateur, soit nous irons encore plus loin et nous passerons du déréférencement à l'interdiction du site sur le territoire français", a-t-il menacé.
Et de raccrocher cette initiative de sa volonté plus générale de régulation du numérique. "Le numérique n'est pas au-dessus des lois. Les géants du numérique, ne sont pas au-dessus des lois", a rappelé celui qui a crée la "taxe Gafa" en 2019.