À la veille de l'élection de Miss France 2025, l'annonce d'un jury composé exclusivement de femmes fait encore débat. Frédéric Gilbert, président de la société Miss France, a tenu à répondre aux critiques lors de son passage au "Buzz TV" ce vendredi 13 décembre. Selon lui, cette composition n'est pas le fruit d'une volonté de la production mais plutôt d'une conjoncture particulière.
Pour la troisième fois en quatre ans, et la deuxième année consécutive, le jury de Miss France sera 100% féminin. Sylvie Vartan présidera cette édition, accompagnée de Cristina Cordula, Nawell Madani, Fauve Hautot, Marie-José Pérec, Khatia Buniatishvili et Flora Coquerel. "Ce n'était pas notre décision de faire un jury exclusivement féminin. Nous avons contacté des hommes, mais il y a une certaine retenue. Le mouvement #MeToo a certainement joué un rôle. Nous avons reçu beaucoup plus de réponses positives de femmes, et à partir de la cinquième, nous avons décidé de constituer un jury 100% féminin". Il espère néanmoins un retour à la mixité dès l'an prochain : "L'année prochaine, j'espère qu'on aura des hommes."
Malgré ces polémiques, l'élection Miss France demeure un rendez-vous phare du paysage audiovisuel français. En 2023, l'émission avait réuni 7,54 millions de Français (41,9% du public) en moyenne selon Médiamétrie, et atteint un record de près de 60% de part d'audience auprès des femmes de moins de 50 ans et de 86% chez les 15-34 ans. Le pic d'audience (à 9,1 millions de téléspectateurs l'année dernière) ne se fait plus lors des défilés en maillot de bain, mais pendant les discours des demi-finalistes, selon Frédéric Gilbert. "Cela prouve que les mentalités évoluent", souligne celui qui met en avant l'équité de traitement entre les candidates comme une priorité. "Avec le réalisateur Franck Broqua, on a organisé une sorte de ballets de caméras pour que les candidates aient le même temps d’antenne", explique-t-il.
Si Miss France continue d'attirer un large public, les concours de beauté posent question. Le récent arrêt de l'élection de Miss Pays-Bas après 35 ans en témoigne. Le comité d'organisation néerlandais a choisi de transformer l'événement en une plateforme dédiée à la santé mentale et au partage d'histoires inspirantes. "Peut-être qu'une écharpe et une couronne ne sont plus d'actualité. Mais les femmes qui se soutiennent et s'entraident, c'est intemporel", a déclaré Monica van Ee, directrice du comité, dans un communiqué. Cette décision fait écho à une volonté de s'éloigner des normes de beauté et de privilégier des projets valorisant les accomplissements personnels. Parmi les figures de ce renouveau, Rikkie Kollé, première femme transgenre à remporter Miss Pays-Bas en 2023, s'est engagée à utiliser cette nouvelle plateforme pour transmettre des messages positifs et inclusifs.