De notre envoyé spécial à Monaco, Charles Decant.
Pendant six ans, il a campé Lucas Scott dans "Les Frères Scott" avant de créer la surprise et de claquer la porte aux côtés d'Hilarie Burton. Un rôle qui reste le plus marquant de sa carrière et qui suiviait des participations à "Gilmore Girls" et "Dawson", deux autres séries à destination des jeunes. De passage à Monte-Carlo pour le 52ème Festival de Télévision, Chad Michael Murray revient sur le moment le plus marquant de ses six années, son retour pour deux épisodes lors de la neuvième et dernière saison mais aussi son projet de série, "Scruples", qui n'a pas séduit ABC, et sur la transition entre acteur pour ados et acteur adulte. Entretien.
Pourquoi avoir accepté de reprendre le rôle de Lucas dans la dernière saison ?
Pour les fans ! Je ne suis pas expert en sites communautaires mais j'avais le sentiment que je passais à côté d'une relation avec mes fans. Donc je me suis créé un compte Twitter et très rapidement, je me suis rendu compte que les fans mouraient d'envie que Lucas revienne. Donc avec l'aide de mon manager, on a lancé une campagne "Faites revenir Lucas". La saison avait déjà été globalement écrite donc on a dû trouver un moyen de glisser le personnage là-dedans. Mais je savais que je ne pouvais pas les laisser tomber. C'était tellement important pour eux. Et au final, c'est moi qui ai reçu le vrai cadeau puisque j'ai pu revenir dans la série et revisiter quelque chose que j'avais laissé derrière moi. J'ai revu des amis, ma famille en quelque sorte. C'était comme si je n'étais jamais parti.
Quel est votre meilleur souvenir du tournage des "Frères Scott" ?
Je crois que c'était le tournage du pilote. Pour cet épisode, tout le monde était incroyablement présent. On a réussi à capturer quelque chose de magique et cette magie a duré neuf ans. C'était un monde de possibilités, on était tous très jeunes et tout était ouvert. C'est pour ça que je l'aime tant.
Quelles séries regardiez-vous quand vous étiez plus jeune ?
Quand j'étais petit, ça dépend de quel âge on parle ! Avant mes 10 ans, on regardait Nick at Night avec "Mister Ed", "Ma Sorcière bien aimée" et "Code quantum" et "Cheers". Ce sont les séries avec lesquelles j'ai grandi. Après mes 10 ans, tout est parti à la dérive. Ma mère n'était plus avec nous donc on a commencé à regarder des films qui n'étaient pas vraiment adaptés aux enfants...
Quel genre de personnage aimeriez-vous incarner ?
J'adore les personnages plein de défauts mais avec du coeur et de bonnes intentions.
On entend souvent les acteurs dire que jouer les méchants est ce qu'il y a de plus fun. Ca vous tente ?
Ca dépend des motifs du méchant. Je trouve que les meilleurs méchants sont ceux qui croient sincèrement en la cause qu'ils défendent. Ils sont persuadés faire le bien pour l'humanité. Si on regarde les meilleurs méchants, ils le sont. Donc ça m'intéresse oui. Après, en tant qu'acteur, on peut s'amuser à tout faire. Regarde ce que Heath Ledger a fait avec le Joker. C'est sans doute l'une des performances d'acteurs les plus mémorables de ces 20 dernières années, voire de l'histoire quand on parle de méchants. Et il pouvait tout faire, c'était magique.
Vous avez tourné plus tôt cette année le pilote de "Scruples", qui n'a pas assez séduit pour donner lieu à une série. Pouvez-vous nous en dire plus sur le rôle que vous incarniez ?
Oui, malheureusement la chaîne n'a pas commandé la série. Mais avant tout, je tiens à dire que c'était un honneur et un plaisir de travailler pour Natalie Portman, puisque c'est elle qui produisait le pilote. J'ai tellement de respect pour elle, et l'avoir sur le plateau, ça a poussé tout le monde à donner le meilleur. Le personnage de Spider Elliott était le préféré de Judith Kranz, qui a écrit le roman sur lequel la série est basée. Son fils était l'un des producteurs exécutifs et il m'a expliqué à quel point ce personnage était important. Ils l'ont cherché longtemps mais quand on s'est rencontré, on a réussi à créer ce personnage.
Aura-t-on la chance de voir le pilote un jour ?
Je l'espère sincèrement, peut-être qu'il débarquera sur (le service de vidéo à la demande américain) Netflix. Je pense qu'on a vraiment réussi à reproduire l'esprit du personnage de Spider : les années 70, le sexe, la drogue, le rock'n'roll et la mode.
Beaucoup d'acteurs ici disent qu'on ne sait jamais pourquoi une série fonctionne ou non. Avez-vous la moindre idée de ce qui a fait que ABC n'a pas donné suite au projet ?
Je vais être absolument honnête avec vous : oui. Mais ce sont des décisions qui ont été prises par d'autres. Je sais que, en ce qui me concerne moi, le réalisateur et le producteur, on a réussi à retranscrire ce qu'était le personnage de Spider. Il est vraiment fidèle à ce qu'on voulait et le public est d'accord, c'est ce qui est ressorti des projections test. Et c'est tout ce qui me concerne. C'est ça, mon boulot. C'est triste que la série n'ait pas été commandée mais je ne suis pas sûr et certain qu'on n'y retournera pas. Comme je l'ai dit, peut-être que le pilote se retrouvera sur Netflix. Et quand vous verrez le pilote, peut-être que vous comprendrez. Il y a quelque chose de vraiment magique dans ce pilote, mais il faut que ce soit diffusé au bon moment, dans la bonne case, c'est une série pointue. Ca se passe dans les années 70 et c'est difficile à vendre.
Pensez-vous que ça aurait été plus facile à vendre à une chaîne câblée ?
On aurait pu faire quelque chose de plus osé oui, de plus sexy. En même temps, le roman était très sexuel et on a mis pas mal de ça dans le pilote. J'étais nu pendant toute une journée sur le plateau ! Je vais te dire, après avoir passé 2 heures les fesses à l'air sur le plateau, ça ne me posait plus aucun problème ! C'était assez libérateur... ! Je réfléchis à rejoindre un camp de nudistes d'ailleurs... Non, c'est une blague ! Je plaisante !
On a l'impression de l'extérieur que la transition est difficile entre les rôles dans des films ou séries pour ados et des programmes plus adultes. C'est le cas ?
Je pense que les gens y pensent plus que moi. Ca ne m'inquiète pas trop. Je pense qu'il faut toujours s'adapter et ça vaut pour tous les métiers dans tous les domaines. Mon frère est architecte et quand il a fait ses débuts, il dessinait tout le temps. Et aujourd'hui, tout se fait sur ordinateur. Et si on ne s'adapte pas, on va disparaître. Tout est question d'adaptation. J'ai eu la chance énorme d'avoir des coachs et des professeurs incroyables dans ma vie. Au final, c'est le travail qui compte. Et tant que les fans et le public veulent me voir et me suivre, je continuerai.