Sa visite à l'Assemblée nationale en juillet avait fait couler beaucoup d'encre. Cette fois, c'est son discours à l'ONU, au cours duquel elle est apparue en larmes, qui déchaîne les passions. Hier, la jeune militante suédoise Greta Thunberg était en effet au siège des Nations unies, à New York. L'occasion pour elle d'annoncer, en s'appuyant sur la convention de l'ONU sur les droits de l'enfant, qu'avec quinze autres jeunes, elle a décidé de porter plainte contre cinq pays (la France, l'Allemagne, l'Argentine, le Brésil et la Turquie) pour inaction contre le réchauffement climatique.
Une annonce qui ne passe pas du tout auprès du gouvernement - qui a fait une impressionnante volte-face au sujet de l'adolescente - et de nombreux éditorialistes qui, depuis hier, font connaître la vigueur de leur désaccord avec la jeune icône. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que certains n'y vont pas de main morte, comme l'a repéré Samuel Gontier, notre confrère de "Télérama", qui a l'habitude de scruter les chaînes d'information en continu. Sur ces médias, la jeune activiste suédoise a ainsi eu les oreilles qui ont sifflé plus d'une fois.
Sur CNews, Jérôme Béglé, directeur adjoint de la rédaction du "Point", a été l'un des premiers à attaquer. "Tous les enfants ont du génie et une conscience écologique, sauf Greta Thunberg" a déclaré le journaliste en paraphrasant Jean Cocteau. L'éditorialiste de Pascal Praud a dénoncé une jeune femme "fanatisée". "À quoi ça sert d'aller chouiner devant les caméras du monde entier ?" s'est-il interrogé. Dans la même émission, Ivan Rioufol ("Le Figaro") est allé plus loin, citant "les jeunesses hitlériennes" et "les jeunesses maoïstes" : "Cette jeune femme est porteuse d'une idéologie d'essence totalitaire".
Sur LCI, c'est Vincent Hervouët, éditorialiste-maison, qui a été ulcéré par la jeune femme. "À l'ONU, il n'y a que les tyrans qui se font remarquer, Khrouchtchev, Castro, Kadhafi. Et là, on a un tyran de 16 ans. Mais en général les tyrans de 16 ans sont plus sincères dans l'indignation". "Le changement climatique, c'est un problème technique, avec des solutions techniques, qu'une jeune fille de 16 ans ne peut pas avoir" a répondu François Lenglet, spécialiste éco de LCI. Vincent Hervouët est ensuite allé jusqu'à qualifier Greta Thunberg de "vestale fiévreuse", non sans susciter d'ailleurs l'indignation d'Arlette Chabot.
Ce matin, sur BFMTV, Christophe Barbier a jugé que Greta Thunberg en faisait "trop". "Elle n'apporte pas vraiment de solutions concrètes (...) ça ne fait pas avancer le débat" a-t-il tranché, plaidant pour que les adultes fassent cesser "la tyrannie de l'émotion". Même son de cloche sur LCI où Jean-Michel Aphatie a estimé que Greta Thunberg "se ridiculise". "Aller à la tribune de l'ONU et pleurer, c'est un peu stupide. Dans la vie publique, on ne pleure pas. Et puis porter plainte, c'est ridicule" a taclé l'éditorialiste. Sur la même chaîne, dans l'émission d'Olivier Galzi, Alexis Brezet ("Le Figaro") a confié sa "peur" de la jeune femme.
Toujours sur LCI, chez Audrey Crespo-Mara cette fois, Pascal Bruckner a qualifié Greta Thunberg de "créature totalement construite par les médias et par ses parents". Le philosophe et écrivain a jugé que son discours avait été "indécent". Autre éditorialiste dans l'émission, Gilles-William Golnadel a, lui, flingué une "enfant hystérique et impérieuse". puremedias.com vous propose de découvrir une sélection de tous ces propos.