"Minute" condamné. Le directeur de la publication de l'hebdomadaire d'extrême droite, Jean-Marie Molitor, était poursuivi ce jeudi pour "injure publique à caractère racial" après une couverture sur Christiane Taubira publiée dans son journal en novembre 2013 . "Taubira retrouve la banane", titrait "Minute" en Une avec en surtitre : "Maligne comme un singe".
Le journal faisait référence à une manifestation fin octobre 2013 à Angers au cours de laquelle on avait vu parmi les militants un enfant criant "la guenon mange ta banane", tandis qu'un autre garçon brandissait une peau de banane. Moins de quinze jours auparavant, Anne-Sophie Leclere, candidate du Front national à la municipale de Rethel dans les Ardennes, avait elle aussi provoqué une vive polémique en comparant Christiane Taubira à un singe dans un sujet du magazine "Envoyé spécial" sur France 2.
Après signalement du Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, au procureur de Paris, le parquet avait ouvert une enquête et poursuivi le directeur de la publication de "Minute". Jean-Marie Molitor s'était défendu dans la presse et devant les enquêteurs de tout racisme, reconnaissant cependant une couverture de "mauvais goût".
A l'issue de l'audience du 24 septembre dernier devant la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris, le parquet avait requis trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende à l'encontre de Jean-Marie Molitor pour "injure publique à caractère racial". Des réquisitions suivies en partie aujourd'hui par le tribunal qui a condamné le directeur de la publication de "Minute" à 10.000 euros d'amende.
Jean-Marie Molitor était également poursuivi aujourd'hui pour un dessin paru dans "Minute" le 30 octobre 2013. Le dessin litigieux représentait un singe, versant une larme, et dont l'avocat déclarait : "Mon client porte plainte pour avoir été odieusement caricaturé en madame Taubira". Pour ce dessin, le parquet avait requis un mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende contre Jean-Marie Molitor et 2.000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, contre le dessinateur David Miège. Les deux hommes ont finalement été relaxés dans cette affaire.