RTL sort grande gagnante de la vague d'audience radio avril/juin 2016, marquée par l'exclusion de sa petite soeur Fun Radio. Un affaire qui ternit la fin de saison du groupe dirigé par Christopher Baldelli. Celui-ci balaye les critiques et charge ses concurrents.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : RTL sort en forme de cette vague d'audience. C'est une revanche après l'affaire Fun Radio ?
Christopher Baldelli : Que voit-on dans cette vague ? La réalité des chiffres. RTL va bien. Très bien même, puisque ses audiences progressent. Elle redevient leader sur les trois critères, avec une audience cumulée qui atteint des niveaux inégalés depuis 2007/2008. Notre PDA est très élevée à 12,9%. Sur l'ensemble de la saison, nous sommes également en tête devant NRJ. Je suis content de commenter ces excellents scores. Et je comprends en regardant les résultats des autres que certains ne souhaitent pas faire de commentaire aujourd'hui. L'activisme contre Fun Radio de ses cinq principaux concurrents ne masque pas leurs mauvais résultats.
Médiamétrie rappelle quand même ce matin dans son communiqué que "80 messages incitant directement les auditeurs à répondre à Médiamétrie et même à fausser leurs déclarations s'ils étaient interviewés" ont été diffusés sur Fun Radio entre le 11 février 2015 et le 15 juin 2016...
Ils disent qu'on a commis une infraction et nous sanctionnent. En même temps, ils disent que d'autres radios non plus n'ont pas respecté les règles. Mais elles, elles ne sont pas sanctionnées...
Vous parlez de RFM qui est accusée par Médiamétrie de 10 messages litigieux, contre 80 sur Fun Radio. Vous regrettez ces messages frauduleux diffusés sur Fun Radio ?
Je récuse le mot de fraude. Nous n'avons rien fait qui contredise les règles. Notre bonne foi est totale. Nous n'avons pas, contrairement à ce qui a été dit, et pour lequel nous avons décidé d'attaquer en diffamation, organisé une campagne délibérée pour manipuler l'étude d'audience. Médiamétrie ne nous avait jamais signalé le moindre problème. Quand nos concurrents lui ont soulevé ce point elle nous a alertés et nous avons immédiatement arrêté. Je veux bien reconnaître une maladresse mais pas de fraude.
En revanche, la réaction de nos concurrents à été très violente envers nous. Ils nous ont attaqué en lançant ce débat sur la place publique, au lieu de nous envoyer des courriers. Ils ont demandé à ce que la vague d'audience qui leur était défavorable soit annulée pour dissimuler leurs difficultés. On voit bien ce qui se cache derrière leur réaction. Les faibles effets du nouveau calcul des audiences sur leurs chiffres montrent bien que ce n'est pas Fun Radio leur problème. Ils auraient mieux fait de mettre toute l'énergie déployée dans cette affaire pour s'occuper de leurs contenus !
Deux points de PDA. C'est ce que Fun Radio a perdu dans ce recalcul. Cela représente beaucoup d'argent ?
Cela représente beaucoup d'audience, oui. Et potentiellement du chiffres d'affaires en moins...
Vous souhaitez que Fun Radio réintègre l'étude en septembre ?
A partir du moment où les messages contestés ont disparu je ne vois pourquoi ce ne serait pas le cas.
Reparlons de contenus. RTL est portée par son trio infernal : Julien Courbet, Stéphane Bern et Laurent Ruquier. Ils sont tous reconduits ?
Evidemment ! Vous avez raison de souligner leur réussite à tous. Julien Courbet progresse de 7%. Ses audiences ont grimpé toute la saison et il réalise le double d'audience en QHM que ses concurrents directs. Stéphane Bern est parfaitement installé dans sa case, qui progresse encore de 3%. Quant à Laurent Ruquier, c'est l'apothéose avec près de 1,5 million d'auditeurs ! Jamais "Les Grosses Têtes" n'avaient été écoutées par autant de monde depuis 15 ans, toutes vagues confondues.
Le matin, Yves Calvi n'a pas réussi à rattraper Patrick Cohen. C'est sa mission de 2017 ?
Sans contestation possible, France Inter est leader le matin. Nous n'avons pas l'obsession de les rattraper à tout prix. Je suis très satisfait de notre matinale qui progresse encore de 5%. Et très confiant pour l'avenir.
Vous allez miser sur la politique pour faire la différence ?
Non ! Il y a aura bien sûr de la politique dans la matinale, avec l'édito d'Alba Ventura ou l'interview de 7h50, mais on ne fera pas que ça. Nous restons une radio généraliste. Il y a aura, par exemple, de l'économie avec François Lenglet et nous allons y intégrer de la médecine avec Michel Cymès qui nous rejoint.
Eric Zemmour sera toujours là ?
Oui dans une chronique qui s'appelle "On n'est pas forcément d'accord", qu'il partage selon les jours. Avec Nicolas Domenach notamment.
Pourquoi Olivier Mazerolle quitte l'interview de 7h50 ? Ce n'était pas la bonne personne pour ce rendez-vous ?
Olivier était frustré par la durée rapide de cette interview qui dure 6/8 minutes. Il se sentait plus à l'aise dans un format plus long. Il n'a vraiment pas démérité le matin, puisqu'il a eu d'excellents invités toute la saison. Donc on a proposé à Elizabeth Martichoux de venir le matin, elle a accepté. C'est une très bonne nouvelle car elle a de nouveau prouvé son talent cette saison dans "Le Grand Jury".