RTL invariablement au top. Pas impactée pour deux sous par la progression continue de France Inter, la station de la rue Bayard sort une nouvelle fois grande gagnante de la vague d'audiences radio pour la période janvier/mars 2016. Avec 6,59 millions d'auditeurs, RTL décroche même un record puisque la future radio généraliste du groupe M6 enregistre sa meilleure audience historique sur cette période. puremedias.com s'est entretenu avec Christopher Baldelli, président de RTL Radio en France, pour commenter avec lui ces bons résultats et évoquer la situation particulière de Fun Radio.
Propos recueillis par Pierre Dezeraud.
RTL conforte sa position de large leader avec 12,6% de part d'audience sur la période janvier-mars. Il n'y a aucun réel point noir dans la grille. On peut dire que tous les voyants sont au vert ?
Christopher Baldelli : Effectivement. Cette vague est dans la continuité de la saison réussie que nous enregistrons depuis septembre puisque nous avons été en progression sur toutes les vagues. Sur janvier-mars, RTL bat même un record historique puisque nous n'avions jamais été autant écoutés sur cette période. Concernant notre grille des programmes, nous constatons que le travail au long cours engagé sur plusieurs saisons paye. RTL est aujourd'hui une radio cohérente et je dirais même que, plus que jamais, RTL est LA généraliste par excellence. Pour preuve, nos tranches d'information, tout comme nos tranches de divertissement, sont en progression. Nous enregistrons même un nouveau record absolu avec "Les Grosses Têtes" de Laurent Ruquier qui progresse de 15% sur une vague et pointe à 2,5 millions d'auditeurs en audience cumulée.
La performance des "Grosses Têtes" est, en effet, particulièrement notable. Acte-t-elle le fait que RTL soit devenue "Ruquier dépendante" ?
Non, RTL n'a jamais été dépendante de personne mais si elle aime s'inscrire dans la durée avec ses talents. Regardez notre matinale. Aujourd'hui, Yves Calvi fait un travail formidable mais d'autres l'ont fait avant lui, à commencer par Jacques Esnous, qui est désormais le patron de l'information. Sur le cas des "Grosses Têtes" en particulier, souvenez-vous qu'à l'époque, tout le monde disait que RTL était "Philippe Bouvard dépendante". On voit bien depuis l'arrivée de Laurent Ruquier que ce n'était pas le cas.
Vous ne vous inquiétez pas de la progression exponentielle de France Inter, dont la matinale reste d'ailleurs la plus écoutée de France ?
La concurrence est toujours un excellent stimulant car cela nous oblige à rester exigeants. Il y a un an, c'était NRJ qui était notre challenger. Aujourd'hui, dans un contexte d'actualité politique forte où les musicales sont en baisse, c'est France Inter. Après, ce que j'observe c'est que les challengers se succèdent mais que RTL reste invariablement en tête. Mieux encore, elle s'affirme comme un leader dynamique puisque sa progression se poursuit.
L'objectif, c'est de vous maintenir à ce niveau ou de viser encore plus haut ?
Il faut rester pragmatique : on ne peut pas progresser éternellement. Certes, nous enregistrons une progression quasi-constante depuis le début de la saison mais les arbres ne montent pas au ciel. Nous souhaitons évidemment poursuivre notre progression mais l'objectif est clairement de rester leader sur l'ensemble de nos programmes.
Vous tirez une satisfaction particulière des quelques ajustements qui ont été opérés en septembre dernier ?
Bien sûr. Mais je vais aussi remonter un peu loin et prendre l'exemple de "La curiosité est un vilain défaut", installé dans la case du soir il y a trois ans, et qui poursuit - encore - sa progression, de l'ordre d'environ 17% sur une vague. C'est vraiment une belle réussite pour Sidonnie Bonnec et Thomas Hugues qui remportent ainsi un pari qui n'était pas forcément gagné à l'avance. Quant aux ajustements de septembre, nous en avions fait très peu puisque nous sortions d'une saison très réussie. Mais je veux saluer la performance d'Elizabeth Martichoux, qui s'est imposée dans l'exercice avec beaucoup d'aisance, dont l'interview politique progresse de près de 10%. La deuxième réussite, c'est la chronique santé de Michel Cymès qui fonctionne très bien juste après le journal de 8h.
La saison s'annonçant réussie pour RTL, peu d'aménagements sont à prévoir en septembre ?
Effectivement, nous nous inscrivons dans la continuité. Il y aura sans doute quelques ajustements à la marge mais pas de révolution.
Fun Radio enregistre la plus lourde chute parmi les radios musicales. C'est la raison pour laquelle vous contestez la méthode de correction qui est imposée à la station depuis l'année dernière ?
Ce que je conteste, c'est le changement de méthode, qui est, à proprement parler, incompréhensible. La méthode de correction qui était employée sur la précédente vague a été changée. Cela veut bien dire quelque chose : soit la précédente méthode était erronée, soit la méthode actuelle l'est. Dans les faits, j'observe que ce changement de méthode conduit à une correction nettement supérieure à celle qui avait été appliquée lors de la précédente vague, et ce, pour des faits qui remontent à plus de dix mois ! Hors, les études scientifiques montrent que s'il y a des effets suite aux types de faits reprochés à Fun Radio, ceux-ci s'estompent dans le temps, ils ne se renforcent pas ! C'est la raison pour laquelle nous contestons très fermement la méthode bancale sur laquelle s'appuie le traitement ad hoc spécifique à Fun Radio.
L'impact de la correction sur les audiences de Fun Radio est si important que cela ?
Évidemment. Je ne peux pas vous révéler les chiffres mais sachez que le score de Fun Radio avant correction était un très bon score, qui était même en progression ! Cela donne une idée du niveau disproportionné et anormalement élevé de la progression puisque le résultat qui a été publié ce matin est beaucoup plus bas que celui que la 126.000 avait communiqué à Fun Radio avant ces corrections.
Vous demandez à Médiamétrie de faire cesser cette correction ?
Oui. Et nous nous réservons toutes les actions imaginables contre cette méthode de correction.