La valeur d'un leader se mesure à sa succession. L'adage semble actuellement inspirer Claude Perdriel, le président du groupe Nouvel Observateur (Nouvel Obs, Challenges, Sciences et Avenir, Rue 89) âgé de 87 ans. Invité hier du Buzz Média Orange-Le Figaro, ce dernier a ainsi annoncé son intention de préparer activement sa succession à la tête du Nouvel Obs, l'hebdomadaire qu'il a créé en 1964 avec Jean Daniel. "L'âge est en train de me rattraper et il est vrai qu'il faut que j'assure l'avenir du groupe et plus particulièrement celui du Nouvel Obs", a ainsi expliqué l'industriel.
Claude Perdriel est donc parti en quête d'un ou plusieurs investisseurs, capables d'injecter 5 à 6 millions d'euros dans le titre. "Je cherche, dès maintenant, un ou plusieurs actionnaires qui prennent une partie du capital, majoritaire ou minoritaire", a-t-il expliqué. Le profil recherché est celui d'un "industriel amoureux de la presse", "qui puissent garantir l'indépendance éditoriale et la ligne politique sociale-démocrate du journal". Et Claude Perdriel de faire un appel du pied appuyé à Xavier Niel, le patron de Free, déjà actionnaire du Monde.
"J'ai une grande admiration pour Xavier Niel et je suis reconnaissant pour ce qu'il a fait pour Le Monde. Je peux dire que Xavier Niel me ressemble" a fait savoir Claude Perdriel, favorable, par ailleurs, à un rapprochement entre son hebdomadaire et Le Monde. L'industriel a également cité le nom de Jean-Louis Beffa (ancien patron de Saint-Gobain) comme possible investisseur.
Comme l'ensemble des hebdomadaires, "Le Nouvel Obs" traverse actuellement une grave crise et a vu ses ventes en kiosques sévèrement chuter ces derniers mois. Le titre devrait perdre 7 millions d'euros en 2013, une perte en partie imputable aux investissements réalisés sur internet comme le rachat de Rue 89 qui n'est pas "une bonne affaire" d'un point de vue financier selon Claude Perdriel.
Un plan de départs volontaires portant sur 20 postes a même été récemment présenté à la rédaction du Nouvel Obs et devrait permettre au titre de faire un peu baisser sa masse salariale. Claude Perdriel s'est cependant voulu rassurant sur l'avenir de son journal qui devrait selon lui être légèrement bénéficaire en 2014.