"Une erreur stratégique". Voilà comment la rédaction de Rue89 a qualifié dans une tribune publiée aujourd'hui les récents changements imposés par le propriétaire du site, le groupe Nouvel Observateur. Parmi eux, une refonte graphique mise en place jeudi soir qui a notamment entraîné un changement de place du logo de Rue89. Cette refonte graphique s'accompagne pour le pure player d'une affiliation plus visible au Nouvel Obs. Rue89 est désormais un site "partenaire" chargé d'apporter des contenus à son propriétaire.
A cela s'ajoute une autre évolution de taille, celle de l'adresse web du site devenue "http://rue89.nouvelobs.com". Un moyen pour le groupe Nouvel Obs de fondre, dans ses propres résultats d'audience, ceux de son pure player. Mais une preuve, pour les journalistes de Rue89, de l'"intégration forcée". La rédaction n'a ainsi pas hésité à se désolidariser de sa direction dans cette affaire en dénonçant "une erreur stratégique" qui menace "la pérennité du site". "Ces choix détruisent de fait l'identité de Rue89", ont protesté les journalistes dans leur tribune.
Racheté en janvier 2012 par le groupe Perdriel, Rue89 devait au départ profiter de cet adossement à un groupe de presse puissant pour assurer le financement de sa croissance. Las, la rédaction de Rue89 regrette deux ans plus tard la dégradation de ses conditions de travail. Dans leur tribune, les journalistes du site fondé en 2007 par Pierre Haski et Pascal Riché ont ainsi dénoncé une "équipe en surchauffe" souffrant d'une réduction des effectifs et du gel des embauches décrété par la direction.