Le face à face avait été tendu. Le 21 octobre 2019 dans "Face à l'info" sur CNews, lors d'un débat face à Eric Zemmour, Bernard-Henri Lévy avait reproché à ce dernier d'avoir défendu le maréchal Pétain sur la question des Juifs français. "Dans une autre émission, vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les Juifs français. C'est une monstruosité, c'est du révisionnisme", lui avait reproché le philosophe, tandis que le polémiste avait assumé ses propos. "C'est encore une fois le réel, je suis désolé", avait rétorqué Eric Zemmour.
Des propos qui lui ont valu d'être poursuivi pour "contestation de crime contre l'humanité". Les associations Union des étudiants juifs de France (UEJF), "J'accuse", la Licra, SOS Racisme et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) s'étaient portées parties civiles. Lors de l'audience en date du 10 décembre, la procureure avait requis 10.000 euros d'amende contre Eric Zemmour.
Dans sa décision rendue ce jeudi, la 17e chambre du tribunal de Paris a décidé de relaxer le chroniqueur de CNews, comme le rapporte l'AFP, estimant que les propos incriminés ont été prononcés "à brûle-pourpoint lors d'un débat sur la guerre en Syrie". Mais le tribunal a reconnu en même temps que la déclaration d'Eric Zemmour participait à nier la participation de Philippe Pétain "à la politique d'extermination des juifs menée par le régime nazi".
Par la voix de son avocat Stéphane Lilti, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) s'est déclarée "extrêmement" déçue par ce verdict. La Licra a d'ores et déjà fait part de son intention de faire appel de cette décision. Et son avocate, Sabrina Goldman, de pointer que lors de l'audience, Eric Zemmour a "confirmé, voire aggravé" ses propos en affirmant : "Je tiens à répéter ce que j'ai dit, les chiffres parlent d'eux-mêmes : en France, 40% des Juifs étrangers qui ont été exterminés et 90% des Juifs français qui ont survécu".
"C'est avec satisfaction que nous prenons acte de la décision du tribunal qui relaxe Eric Zemmour de l'ignominie de la procédure engagée à son encontre", s'est réjoui pour sa part Olivier Pardo, un des deux avocats du polémiste qui avait été condamné fin septembre pour "injure publique à raison d'une religion déterminée" et "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison d'une religion déterminée" suite à son discours à la Convention de la droite.