L'exécutif lance une offensive contre Eric Zemmour. Dans une double prise de parole aujourd'hui, au journal "L'opinion" et à la radio publique France Inter, Stéphane Séjourné, proche conseiller d'Emmanuel Macron, a affirmé sa volonté que les prises de parole des éditorialistes "les plus engagés" soient décomptées. Dans son viseur : Eric Zemmour, figure de proue de la quotidienne à succès "Face à l'info", diffusée chaque jour de la semaine de 19h à 20h sur CNews.
Stéphane Séjouré, également député européen, a d'abord déploré dans "L'opinion" la "place prise par les commentateurs et les 'experts' sur les plateaux des chaînes d'info au détriment des responsables politiques". "Ces derniers sont devenus des faire-valoir pour les éditorialistes. On assiste à un renversement des débats : le présentateur star invite des politiques pour mettre en valeur ses propres idées. C'est un basculement", a-t-il noté.
Et d'expliquer comment il compte y remédier : "Il faut (...) préciser l'arsenal réglementaire et législatif pour aider l'audiovisuel à respecter la pluralité des opinions. Et donc, par exemple, compter dans le temps de parole des politiques les éditorialistes les plus engagés. Je pense notamment à Eric Zemmour. Il évolue aujourd'hui dans une zone grise. Sa parole politique n'est comptée nulle part", a ainsi regretté le conseiller d'Emmanuel Macron, estimant aussi que "certains programmes" de CNews participaient "à l'abaissement du débat politique français".
Au même journal, Stéphane Séjourné a ensuite affirmé ne pas pour autant vouloir que les temps de parole de tous les éditorialistes soient décomptés et attribués à un camp politique. "Il y a toujours eu des éditorialistes. Cela fait partie de la culture française. C'est notre force et je ne la remets pas en cause", a-t-il estimé. Avant d'ajouter : "Les politiques vont devant les électeurs, leur parole les engage. Ils sont responsables des propos qu'ils tiennent. Alors qu'à l'inverse, les éditorialistes et les commentateurs, eux, ne sont pas élus et peuvent, en fonction de l'humeur du jour et de l'angle choisi, se permettre de dire tout et son contraire d'une émission à l'autre, sans que cela ne leur soit reproché. Il faut remédier à cette situation".
Interrogé ce matin par Nicolas Demorand et Léa Salamé sur cette interview à "L'opinion", Stéphane Séjourné a été bien en peine de détailler davantage la réforme qu'il imaginait. Lorsque Léa Salamé lui a demandé par qui ce temps de parole devait être décompté et à quel parti la parole d'Eric Zemmour devait être attribué, le conseiller d'Emmanuel Macron a esquivé en évoquant le besoin de mener "une réflexion" car il ne voulait pas être "définitif". "Ouvrons le débat, c'est évidemment quelque chose de très sensible", a-t-il commenté.
Lorsque Léa Salamé a demandé à Stéphane Séjourné quels autres éditorialistes qu'Eric Zemmour étaient éventuellement visés par sa réforme, ce dernier a lancé en rigolant : "Je pense que c'est le principal visé". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence sur France Inter.