Un mois après, les langues se délient. Interrogé ce matin dans "Le Parisien", Stéphane Richard, le PDG d'Orange dont le mandat vient d'être renouvelé pour quatre années supplémentaires, revient sur le conflit qui a opposé durant de longues semaines son entreprise à TF1. Les deux acteurs s'étaient livrés à un bras de fer public dans un contexte où la première chaîne réclamait d'être rémunérée pour la distribution de ses chaînes et de services associés. Au bout du suspens, TF1 avait signé un accord avec Orange le 8 mars dernier.
"L'accord trouvé est correct car on ne va pas payer pour tout ce qui est par ailleurs gratuit", rappelle d'emblée Stéphane Richard dans les colonnes du "Parisien". En effet, Orange a accepté de sortir son carnet de chèques pour les services associés proposés, mais pas pour commercialiser les chaînes du groupe TF1, au prétexte qu'elles sont disponibles ailleurs gratuitement. Alors qu'il avait jusqu'à présent refusé de dévoiler le montant négocié, arguant du secret des affaires, le responsable évoque pour la première fois une somme précise. "Avant, on payait de l'ordre de 5 millions d'euros par an, dorénavant on va payer un peu plus du double", affirme Stéphane Richard. Orange versera donc désormais environ 10 millions d'euros à TF1 chaque année.
Est-ce-à dire que le plus important opérateur français a fini par céder ? Ce n'est pas l'avis de son PDG, qui explique à nos confrères que ces 10 millions d'euros représentent "moins de la moitié de ce qui était réclamé". Ce qui corrobore les propos du PDG du groupe TF1, Gilles Pélisson, qui évoquait dans une interview "moins de 20 millions d'euros par opérateur". Et Stéphane Richard de préciser : "On ne rémunère de facto que les services nouveaux : replay élargi, 4K, avant-premières, nouvelles chaînes...".
Enfin, dans cette affaire largement médiatisée, Orange peut dire merci à... Canal+ ! "Tout s'est accéléré le 2 mars quand Canal+ a coupé la diffusion de TF1 à ses abonnés", confirme le PDG. A cela s'est ajoutée l'échéance du vendredi 9 mars, jour de diffusion d'un des programmes les plus regardés de l'année sur TF1 : le concert des Enfoirés. "Nous en avons donc profité pour proposer une solution, et le 8 mars, c'était signé...", se félicite avec le recul Stéphane Richard, tout en assurant que les tarifs resteront inchangés pour ses abonnés.