Elle est l'une des entreprises les plus puissantes au monde. Mais elle a également été l'une des plus touchées par le coronavirus et le confinement qui en a découlé. La Walt Disney Company a publié ses chiffres pour le premier trimestre 2020, et sans surprise, ils ne sont pas bons. Même si son chiffre d'affaires est en nette hausse sur un an (+21% à 18 milliards de dollars), la comparaison est faussée : l'an dernier, Disney a racheté une bonne partie de 21st Century Fox à la fin du mois de mars.
En réalité, Disney estime les pertes liées à la pandémie à 1,4 milliard de dollars sur l'ensemble de ses activités. Car la major hollywoodienne a été impactée à tous les étages : ses parcs ont dû fermer en Asie dès janvier, puis dans le reste du monde en février et mars. A elle seule, la fermeture des parcs représenterait 1 milliard de dollars perdus. Les croisières Disney ont été contraintes de rester à quai, et les films Disney n'ont pas pu sortir au cinéma, tandis que ceux qui venaient d'arriver en salles, à l'instar de "En avant", ont vu leur exploitation interrompue et leurs recettes potentielles amputées.
Seule véritable bonne nouvelle, la très bonne santé de Disney+, le service de SVOD dévoilé en novembre dernier aux Etats-Unis et disponible dans de nombreux pays d'Europe depuis le mois de mars. Plus de la moitié de la population mondiale ayant été invitée à rester chez elle, nombreux sont ceux qui ont décidé de s'abonner à Disney+ pour s'occuper. En cinq mois, Disney annonce 54,5 millions d'abonnés ! Les revenus associés à la plateforme et à d'autres offres SVOD ou VOD ont ainsi quadruplé - même si les pertes ont doublé face aux coûts de développement majeurs.
Côté médias, les chaînes du groupe Disney comme FX, Nat Geo Channel ou ABC ont également brillé, avec des recettes en hausse de 28% à 7,3 milliards de dollars. Et le succès du dernier "Star Wars" et de "La Reine des neiges 2", sortis en fin d'année dernière, a permis à l'activité cinéma du groupe de générer au total 2,5 milliards de dollars, soit 18% de plus que l'an dernier.
Malgré tout, Disney se dit optimiste pour l'avenir. "La pandémie a eu un impact financier majeur sur un grand nombre de nos activités, mais nous sommes confiants dans notre capacité à surmonter cette perturbation et à en sortir en bonne position", a ainsi expliqué Bob Chapek, futur patron de Disney. Son prédécesseur Bob Iger, qui a différé son départ face à la crise, a pour sa part insisté sur l'image de la marque et de ses produits, à destination des familles. "Les gens trouvent du réconfort dans nos messages d'espoir et d'optimisme", a-t-il assuré.