Duo, carré ou cash ? Ce n'est plus Jarry qui posera désormais la question aux candidats de "Tout le monde veut prendre sa place", le jeu du midi de France 2, mais Cyril Féraud. L'animateur et producteur prend les rênes de l'émission dès ce lundi 9 septembre à partir de 11h55. Un gros changement pour cette figure des jeux de France 3, qui a dû abandonner son "bébé" "Slam", la quotidienne qu'il présentait depuis 16 ans tous les après-midis. Mais ce n'est pas le seul bouleversement qu'a connu l'animateur de 39 ans cet été. Il est en effet devenu papa d'un petit Tim. Depuis la Normandie où il tournait un nouveau numéro de "La carte aux trésors", Cyril Féraud s'est confié à puremedias.com sur cette nouvelle saison qui s'annonce riche, sur tous les plans.
Propos recueillis par Léa Stassinet
puremedias.com : Comment allez-vous après cet été qui a été, on l'imagine, rempli d'émotions ?
Cyril Féraud : J'ai passé un été extrêmement reposant et assez magique, parce que d'une part, je n'ai presque pas tourné de l'été avec les JO et les Paralympiques, ce qui n'était pas arrivé depuis une bonne quinzaine d'années, et puis surtout, ça m'a permis de prendre du temps avec mon petit garçon et de profiter pleinement de ma nouvelle vie et de ce rôle que je surkiffe.
Comment appréhendez-vous cette rentrée, entre tous vos tournages d'émissions et votre fils ?
Très sereinement, parce que tout était déjà organisé dans ma tête. Il faut mettre les choses en contexte, il y a plein de gens qui ont des plannings très chargés aussi, comme les commerçants, les artisans, avec des horaires de boulot compliqués, et qui arrivent à s'organiser quand ils ont des enfants. Donc ce sera la même chose pour moi. L'idée, c'est qu'autant que possible, Tim (son fils, ndlr) puisse venir sur les tournages, qu'on aménage un point de ma loge spécifiquement pour que je lui donne le biberon entre deux émissions. (rires) Mes plannings ont déjà été organisés de façon à ce que je puisse passer un maximum de temps avec mon petit garçon.
Ce lundi midi sera diffusé sur France 2 le premier numéro de "Tout le monde veut prendre sa place" avec vous aux commandes. Comment vous vous sentez ?
Je suis très excité, parce que c'est une nouvelle version de l'émission qu'on a construite avec les équipes, avec beaucoup de coeur et plein d'envie. J'ai hâte que les téléspectateurs et les fidèles de l'émission découvrent cette nouvelle formule avec un nouveau décor, avec des règles qui changent, avec des évolutions dans la mécanique, et qu'on puisse écrire cette nouvelle histoire ensemble. C'est un jeu qui a 18 ans, qui se porte à merveille, puisque Jarry a fait un travail vraiment extraordinaire sur cette émission. Il m'a laissé le bébé avec des audiences qui se portaient très bien. En plus d'apporter son univers, son empathie et son talent, il a vraiment popularisé encore plus ce jeu. Il a fait venir des téléspectateurs qui ne le regardaient pas avant. À moi et à nous maintenant de continuer sur cette lancée.
Justement côté audiences, Jarry avait réalisé en moyenne 19,2% de PDA l'an dernier. Est-ce que France 2 vous a mis un objectif ? Celui des 20% par exemple ?
Sincèrement, personne ne m'a donné un objectif d'audience. À ceci près qu'on va reprendre l'antenne aujourd'hui après deux mois de bouleversements dans la grille de France 2 avec les Jeux olympiques, les Jeux paralympiques, des rediffusions de "Tout le monde veut prendre sa place" entre les deux. C'est-à-dire qu'il va falloir réinstaller les habitudes à partir de la rentrée et laisser le temps aux téléspectateurs de reprendre l'habitude de revenir le midi.
"Je trouve qu'on a un nouveau décor qui est presque digne d'un prime"
Vous avez apporté beaucoup de nouveautés au jeu, est-ce parce que vous trouviez qu'après 18 ans d'existence, il avait un peu vécu ?
Non pas du tout. C'est parce que j'avais envie d'y apporter ma patte. J'ai lu beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux de téléspectateurs, qui pour certains regrettaient le fait qu'il y ait moins de questions, notamment en finale. Donc on a réinjecté davantage de questions, mais ce n'est pas juste changer pour changer, c'est aussi parce que ça permet d'avoir un peu moins d'égalités entre les candidats, d'avoir plus de suspense, et notamment en finale, de marquer plus de points et donc de cumuler plus de gains dans la cagnotte du champion. Ce n'est pas "on efface tout et on recommence", c'est vraiment pour continuer dans la lancée de ce qui avait été fait et amener mes envies, les couleurs que j'avais envie d'apporter et faire un lifting de l'habillage notamment, et un changement pour le coup total du décor dont on est vraiment très fiers. Je trouve qu'on a un nouveau décor qui est presque digne d'un prime.
Vous avez notamment rajouté une "question pour tous" en manche une, est-ce pour écourter les présentations et anecdotes des candidats que certains téléspectateurs trouvent parfois trop longues ?
La première manche de "TLMVPSP", elle sert notamment à faire connaissance avec les candidats, à apporter du sourire, ce qui est essentiel à midi, et à faire de ces candidats les héros du jour. Il n'est pas question de supprimer cette partie-là, de réduire énormément la présentation des candidats, mais de fait, rajouter des questions, ça permet simplement de dynamiser davantage la première manche. Ce qui a fait partie de mon choix de reprendre les rênes de l'émission, c'est que c'est un jeu qui offre beaucoup de place aux sourires, aux échanges, aux hapennings. Donc il n'était pas question de gommer cette partie-là qui est très importante dans l'émission, en revanche, rajouter, par exemple, une "question pour tous" en première manche, deux questions supplémentaires en manche 2 et une question en finale, ça apporte une nouvelle dynamique au jeu.
Comment vous êtes-vous senti sur les premiers tournages ? Qu'est-ce qui va différencier votre façon d'animer le jeu par rapport à ce que proposait Jarry ?
Alors ça c'est vraiment aux téléspectateurs de le dire. J'y suis allé avec ce que j'avais envie de faire, et dès le premier tournage, à la fin de la première émission, je me suis dit : "T'as fait le bon choix". Je me suis éclaté au-delà de ce que j'avais imaginé, notamment dans la première partie de l'émission où il y a vraiment beaucoup d'échanges, et parce que dans cette nouvelle version, il y a un changement de taille auquel je tenais beaucoup : le champion ou la championne est dorénavant présent en plateau pendant toute l'émission. C'est une nouveauté pour moi, je n'ai jamais animé des émissions où j'avais un champion tous les jours qui revenait sur une durée indéterminée. C'est quelque chose que j'ai découvert, retrouver quelqu'un tous les jours que tu peux faire vivre comme un héros, et vraiment, l'une de mes envies pour cette nouvelle formule, c'était que le champion soit encore plus le héros de cette émission, qu'on le découvre au fur à mesure. Par exemple avec des vidéos de sa famille, de ses collègues. Et qu'on lui offre des cadeaux supplémentaires tout au long de ses participations, un peu comme un feuilleton.
Allez-vous garder la formule avec les ados mise en place par Jarry et diffusée le dimanche ?
On n'a pas encore tranché ce point. Pour l'instant, pour le lancement de l'émission, sachant qu'on a modifié des choses dans la mécanique, on trouvait avec l'équipe qu'il valait mieux d'abord installer ces changements de mécanique 7 jours sur 7. Maintenant, on ne s'interdit rien pour la suite : des spéciales ados, des spéciales tout court, imaginer des émissions particulières pour des associations... Tout est ouvert.
"Avec Jean-Luc Reichmann, on est fait du même bois"
Vous allez faire face aux "12 Coups de midi" de Jean-Luc Reichmann sur TF1. Quels sont vos rapports avec lui ?
On se connaît très peu. En réalité, on s'est croisé 3 ou 4 fois avec Jean-Luc. Je sais qu'il y a un respect mutuel pour le travail de l'un et de l'autre, ça, c'est une évidence. Je crois qu'on est fait du même bois, dans le sens où on mouille la chemise. Quand on pilote une émission, on est extrêmement investi devant et derrière la caméra. Et les "12 Coups" et "Tout le monde veut prendre sa place", ce sont deux émissions qui cohabitent depuis des années, un peu comme deux voisins de palier. Jean-Luc a expliqué que chacun est dans son couloir de nage, et je crois qu'il a raison. Parce que ce qui est assez intéressant, quand vous analysez les structures d'audience de nos deux émissions, c'est qu'il y a beaucoup de téléspectateurs qui, pendant la durée des émissions, passent de l'une à l'autre, pendant la pub de l'une, pendant la pub de l'autre... Évidemment, chaque émission a ses fidèles et ses inconditionnels, mais c'est aussi une surprise pour moi de voir les mouvements de téléspectateurs qui vont d'une émission à l'autre pendant leur diffusion.
Avez-vous échangé avant votre arrivée à "Tout le monde veut prendre sa place" ?
On s'est promis un déjeuner ou un dîner à la rentrée. (rires)
L'émission est produite depuis le début par Effervescence. Vous qui co-produisez quasiment toutes vos émissions, comment gérez-vous ça ?
Je deviens co-producteur de "Tout le monde veut prendre sa place" tout en l'animant.
Les changements que vous avez souhaité apporter ont-ils été facilement acceptés par Simone Harari Baulieu (fondatrice et présidente d'Effervescence, ndlr) ? Nagui avait laissé entendre qu'elle s'opposait aux modifications qu'il proposait.
Les rapports des uns et des autres les regardent, moi tout va bien. Ce qui est intéressant dans cette nouvelle collaboration, c'est la rencontre d'équipes qui travaillent sur cette émission depuis 18 ans avec des nouveaux entrants qui ont des idées et envie d'impulser de la nouveauté. Et c'est ce qui a donné ces changements de mécanique, de décor, qui passent aussi par le générique, qui est chanté maintenant, par les jingles qui ont évolué. Maintenant, en plus d'être animateur, je suis de plus en plus souvent producteur des émissions que je présente, parce que j'aime vraiment mettre ma patte jusqu'à la moindre couleur du décor, la moindre ampoule qui clignote. J'ai autant de plaisir à produire qu'à présenter une émission.
Justement entre votre société de production, vos émissions quotidiennes ("Tout le monde veut prendre sa place" sur France 2 et "Duels en famille" sur France 3), "La carte aux trésors", 100% Logique, Le quiz des champions... Comment tenez-vous le rythme ? Est-ce compatible avec votre nouvelle vie de famille ?
Je vous répondrai en fin de saison (rires). Mais je récupère une nouvelle quotidienne, "Tout le monde veut prendre sa place" en l'occurrence, en arrêtant une autre quotidienne sur France 3 ("Slam", ndlr) donc mon planning n'est pas plus chargé que l'année dernière en réalité. Ce qui prime en revanche maintenant c'est mon petit garçon. Donc dans les mois qui arrivent, ce n'est pas mon planning qui dictera les moments où je dois voir mon fils, c'est désormais mon planning qui s'adaptera à mon fils. Et tout ça s'organise. On trouve toujours des solutions : soit tourner une émission supplémentaire, enregistrer davantage de sessions, ou encore faire des sessions plus longues. Tout est possible quand on est de bonne volonté.