Le bruit courait depuis quelques semaines... C'est désormais officiel. L'hebdomadaire "Marianne" est bien en vente. Le groupe CMI France, actuel propriétaire du titre, entre en négociation exclusive avec le groupe Otium pour la cession du titre.
Dès mi-avril, le média spécialisé "La lettre", ainsi que "Le Monde", évoquaient une possible vente du titre par son propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, alors que l'hebdomadaire avait changé sa formule un mois auparavant. Les journalistes de "Marianne" s'étaient alors émus d'avoir appris cette nouvelle par voie de presse.
Dans un communiqué publié ce 14 mai, CMI France officialise avoir signé un accord de négociation exclusive avec le groupe Otium avec pour objectif la cession de "Marianne".
Otium Capital est une société d'investissement fondée par le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, principalement tournée vers les loisirs. En effet, le groupe a notamment créé les coffrets cadeaux Smartbox, mais a aussi investi dans "Fort Boyard Aventures", des salles de jeux dérivées du jeu télévisé.
Le groupe CMI France rappelle être "devenu propriétaire en 2018 du magazine, alors en très grande difficulté, le groupe a depuis lors injecté 20 millions d'euros dans la société, repositionné le titre sous la conduite de sa directrice de la rédaction Natacha Polony" dans son communiqué. Se félicitant des résultats, une "diffusion France payée en 2023 de 128.600 exemplaires, 10.000 abonnés numériques, [...] 5 millions de visiteurs uniques chaque mois sur le site, [...]1,1 million de lecteurs sur les réseaux sociaux" CMI France estime que les efforts doivent être poursuivis et passe donc le relais.
Dans sa lettre d'intention, Otium a pris trois engagements : "maintenir l'identité éditoriale telle qu'elle a été formulée dans le manifeste publié à sa création en 1997" ; "proposer à Natacha Polony de poursuivre en qualité de directrice de la rédaction" ; "apporter une série de garanties statutaires quant à l'indépendance de la rédaction". Le candidat au rachat, en outre, s'engage à "financer solidement la poursuite du redressement du journal".
CMI France confirme que les conditions mises par le groupe vendeur à cette cession sont réunies, à savoir "respect de l'identité du journal, garantie de la liberté de la rédaction, assurance sur la pérennité économique du titre". Les signataires se donnent désormais "un mois pour parvenir à un accord définitif" conclut le communiqué.