Depuis 24 heures, Gérard Davet et Fabrice Lhomme font écouter à leurs confrères les enregistrements de leur rencontre avec Jean-Pierre Jouyet. Pour prouver leur bonne foi, après la volte-face du secrétaire général de l'Elysée ce week-end.
Dans leur livre "Sarko s'est tuer", les deux journalistes racontent un déjeuner à l'Elysée en juin dernier auquel participaient François Fillon, Jean-Pierre Jouyet et une troisième personne. A l'occasion de ce repas, l'ancien Premier ministre aurait demandé au collaborateur de François Hollande, de "taper fort et vite" sur Nicolas Sarkozy "pour ne pas le laisser revenir".
Sitôt paru dans la presse, ce récit a été démenti par François Fillon et Jean-Pierre Jouyet. L'ancien Premier ministre a rapidement annoncé qu'il allait porter plainte en diffamation contre les deux journalistes. Quant à Jean-Pierre Jouyet, après avoir démenti, il a finalement reconnu hier avoir abordé ce sujet avec François Fillon lors de ce déjeuner. Il faut dire qu'entre-temps, Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont annoncé détenir un enregistrement d'un entretien avec Jean-Pierre Jouyet au cours duquel il avait confirmé cette discussion.
A l'AFP, les deux journalistes du quotidien ont détaillé leur entretien avec Jean-Pierre Jouyet. Une entrevue où il "n'a pas mesuré l'importance" de ses révélations. "Il n'est pas un politique comme les autres, expliquent-ils, c'est un haut fonctionnaire, c'est quelqu'un qui a gaffé toute sa vie dès qu'il a pris la parole publiquement. Il dit des choses qu'il ne devrait pas dire. Il est très mal à l'aise avec l'univers médiatique".
Il faut dire que Jean-Pierre Jouyet, plus proche collaborateur et ami de François Hollande, n'est pas à sa première gaffe. Mais malgré ses maladresses avec les journalistes, il continue à les fréquenter. "Quand vous avez accès à lui en tant que journaliste, c'est en général bingo à chaque fois !", poursuivent Davet et Lhomme.
"Si on fait sauter le secrétaire général de l'Élysée, on le fait sauter. Si François Hollande, par nos révélations demain, doit démissionner, il démissionnera, poursuivent-ils à l'AFP. Et si, grâce à notre livre - c'est un vrai paradoxe, car il s'appelle "Sarko s'est tuer" -, on fait élire Nicolas Sarkozy, c'est tant mieux pour lui ! On n'a pas de parti pris, c'est l'info qui nous intéresse".