Des premiers pas qui risquent d'être très observés. Ce soir à 21h, David Ginola prend les commandes de la onzième saison de "La France a un Incroyable Talent". Après sa résurrection inattendue l'an dernier, le talent show produit par FremantleMedia France revient sur M6 avec le même jury, plébiscité par le public, et composé de Gilbert Rozon, Eric Antoine, Kamel Ouali et Hélène Segara. Alex Goude, lui, laisse la place à l'animation à l'ancien footballeur professionnel, qui a survécu à une crise cardiaque au printemps et a débarqué sur M6 cet été pour l'Euro. L'occasion de discuter avec lui de sa nouvelle carrière.
Propos recueillis par Charles Decant.
On ne vous attendait pas à la tête d'une émission comme "La France a un Incroyable Talent". Pourquoi avoir accepté ?
Un ex-footballeur qui présente une émission de divertissement comme celle-là, qui est très regardée, qui est un succès international... C'est une opportunité magique ! Les opportunités, il faut les saisir ! Il faut en profiter. C'est montrer qu'on a envie. Il faut arrêter ce côté "Pourquoi ? Comment ?"
Dans les premières images dévoilées par M6, on vous voit extrêmement bienveillant et proche des candidats. Vous vous attendiez à réagir comme ça ?
Mais évidemment. Vous ne me connaissez pas. J'ai une empathie naturelle envers les gens. Franchement. C'est moi ! Je n'ai pas eu à me forcer. Et les gens qui pensent me connaître ne me connaissent pas.
Vous espérez que ça donnera une autre image de vous, du coup, plus proche de la réalité ?
J'espère, mais ce n'est pas le souhait, ce n'est pas l'objectif. Je n'ai pas fait ça pour ça. Mais si l'émission renvoie une image positive, agréable... C'est bien, évidemment. Parce que toute ma vie, on a pu avoir une image de quelqu'un de sûr de lui, arrogant... Alors que quand on passe une heure avec moi, on se rend bien compte que ce n'est pas moi. C'est un peu l'histoire de ma vie, d'avoir une image qui n'a rien à voir. Parfois, ça m'a fait beaucoup de mal. On te pense égoïste, imbus de ta personne...
C'est important, l'image que vous renvoyez ?
Ca ne l'est plus, non. Vu ce qu'il s'est passé le 19 mai... Je n'étais pas censé être là, aujourd'hui. L'image est importante pour les gens de l'émission. Si j'en récupère les fruits, c'est une chose, mais ce n'est pas une priorité. Aujourd'hui, je n'ai plus véritablement envie de séduire tout le monde. J'ai réalisé que ce n'était pas possible et que je n'avais pas envie de courir après des chimères toute ma vie.
Du coup, vous n'appréhendez pas trop la façon dont votre prestation sera accueillie et commentée sur les réseaux sociaux ?
Certains vont aimer, certains ne vont pas aimer. Et ceux qui ne vous aiment pas, quoi que vous fassiez, ils n'aimeront pas. Déjà, les réseaux sociaux, je ne m'y intéresse pas forcément beaucoup. Pas du tout, même. Je ne veux pas être pollué et influencé par les désirs, les envies, le regard des autres. Je n'ai plus envie de ça aujourd'hui. C'est très clair. Si certains qui regardent préfèrent celui d'avant, très bien ! C'est comme ça ! Le tout, c'est que je fasse bien mon métier, ce qui m'est demandé. A partir du moment où le rendu final plaît à M6 et à Fremantle, et qu'ils sont satisfaits de ma prestation... Ce sont des professionnels, ils savent très bien si ce qu'ils voient va plaire ou non. S'il y a quelques personnes qui n'aiment pas... En fait, je ne me pose même pas la question. J'ai donné le meilleur de moi-même. Je ne prétends à rien d'autre.
Et vous vous êtes senti à l'aise dans ce nouveau rôle ?
Oui. Dès que je suis monté sur scène la première, je me suis senti à l'aise, parce que j'ai vu le public, j'ai pris le positif, la ferveur, et ça m'a poussé. Comme dans un match de foot où on sent que le public est derrière toi. Le public te met à l'aise, fait descendre toute la pression.
Quel regard vous avez porté sur le jury ?
Un très bon regard, un peu moins sur Gilbert. Je l'ai trouvé très dur, déraisonnable parfois dans ses commentaires, désobligeant par moment. Parfois, je rentre sur le plateau pour dire que je ne suis pas d'accord. Vous le verrez dans les émissions. Je ne comprenais pas pourquoi il buzze tout de suite. Et parfois la performance était belle et il disait "Je regrette". Si tu buzzes tout de suite, tu rajoutes un stress à la personne qui est sur scène. Moi j'étais plus avec les candidats qu'avec le jury. Mais pour lui, il faut que ça plaise tout de suite. Je trouve ça difficile pour des gens qui ont attendu toute la journée... Mais c'est ça aussi le show. Il faut un mix de tout, il faut quatre membres du jury éclectiques.
Vous arrivez à la tête de l'émission mais vous êtes aussi le visage sur lequel M6 a axé toute sa campagne de rentrée, notamment dans son spot promo. Ca vous met un peu de pression ?
Je suis très fier de ça, et j'espère que je leur rendrai au centuple la confiance qu'ils me donnent. C'est super important ! Si je reçois de l'amour, je vais décrocher la lune !
Ca n'existe plus la pression pour vous aujourd'hui ?
Si, bien sûr. Evidemment. Quand je vous dis que je n'ai pas la pression... Le trac, on l'a, toujours. Mais ça fluctue. Ce n'est pas constant. Je vais avoir la pression cinq secondes avant, mais une fois que t'es dedans, c'est terminé. Mais la pression, tu ne l'as pas pour toi, tu l'as pour les autres. Parce que tu as les membres du jury, tu as les téléspectateurs qui regardent, les gens de la production, donc tu n'as pas envie de décevoir. Je me place en bas de la liste des gens qu'il faut satisfaire ! Je serai content si les autres sont contents, pas pour moi.