Le CSA répond une nouvelle fois aux critiques sur le manque de transparence de la méthode choisie pour la nomination du patron de France Télévisions. Une semaine après l'audition d'Olivier Schrameck devant les députés, ce sont cette fois les huit membres de l'institution qui publient un texte commun pour défendre le processus de désignation.
Alors que Didier Quillot, candidat malheureux au poste, a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux, les Sages rejettent en bloc des "accusations infondées". "La décision de nommer à la présidence de France Télévisions Mme Delphine Ernotte Cunci a soulevé des questions. Ce choix, comme tout choix de personne, peut évidemment et par principe être discuté. Il a été débattu au sein du collège. Nous l'assumons collectivement. (...) Désigner, parmi les candidatures, celle qui répondait le mieux aux exigences de compétence et d'expérience, et qui paraissait la mieux à même de contribuer à la réussite de France Télévisions, n'a pas été un choix facile. Il a donné lieu à des votes partagés : c'est là l'expression d'un pluralisme interne qui contribue, dans l'intérêt des téléspectateurs et au profit de l'ensemble des citoyens, à l'indépendance du service public audiovisuel", indique un texte envoyé à la presse, qui appelle le public à juger l'heureuse élue "sur son action future et sur rien d'autre".
Les Sages certifient par écrit n'avoir fait l'objet d'"aucune pression". "Nous réaffirmons ici solennellement que le délibéré s'est déroulé dans la plus totale indépendance et la plus stricte impartialité, au terme d'une procédure qui a respecté le principe d'égalité entre les candidats et dont chaque étape a été débattue et collégialement acceptée par le Conseil. Le législateur, par la loi du 15 novembre 2013, a voulu que les dirigeants de l'audiovisuel public soient nommés par une autorité collégiale et indépendante. Tel a bien été le cas. Chacun d'entre nous a voté en son âme et conscience, sans aucune pression, qu'elle soit politique, économique ou personnelle", écrivent les Sages, qui souhaitent cependant lancer un débat sur la procédure actuelle, en rappelant que c'est la loi qui les oblige à ne pas rendre publiques les audiences.
"Nous sommes ouverts à toute modification allant dans le sens d'un renforcement de la publicité des procédures de nomination", affirment les Sages, qui assument le choix de permettre les candidatures secrètes pour pouvoir attirer des dirigeants en poste dans d'autres entreprises. "Nous attirons toutefois l'attention sur le risque, réel, de dissuader des candidatures particulièrement intéressantes pour le bon fonctionnement de l'audiovisuel public, et de mettre en cause la précision, l'authenticité et, finalement, la sincérité des débats. Nous mesurons la difficulté à renforcer la transparence sans fragiliser l'indépendance", concluent les Sages.