Ce fut indéniablement l'événement média le plus commenté du printemps. Le 17 mai au matin, convoqué dans le bureau de Delphine Ernotte, David Pujadas apprenait son éviction du 20 Heures de France 2. Alors que celui qui est désormais présentateur de "24h Pujadas" sur LCI a déjà présenté - à plusieurs reprises - sa version de cet épisode très commenté, c'est au tour de Delphine Ernotte de livrer la sienne, dans les colonnes de "Society".
Interrogée par nos confrères du quinzomadaire, la patronne de France Télévisions explique d'abord qu'elle était "prête à discuter avec David Pujadas pour qu'il fasse plein d'autres choses" après son limogeage du 20 Heures. "Il avait toute sa place à France Télévisions", affirme-t-elle tout en disant comprendre qu'il "ait voulu partir". La dirigeante explique aussi avoir souhaité l'informer de sa décision le plus tôt possible pour qu'il puisse ensuite se retourner car "quand vous parlez de ça mi-juillet à un journaliste, il est cuit".
Revenant sur le moment où elle a annoncé à l'ex-homme fort du 20 Heures que son règne prenait fin, Delphine Ernotte affirme lui avoir dit : "Écoute, David, tu n'es pas viré de France Télévisions, prenons le temps de discuter ensemble, comment tu vois les choses". "Je pense qu'il était très choqué, furieux", explique-t-elle avant de d'assurer qu'il "s'est emporté tout de suite et est descendu à la rédaction". "Ça a été le feu", poursuit la dirigeante, qui se rappelle que les journalistes, qui sortaient tout juste de l'élection présidentielle, étaient "morts de fatigue".
Concernant sa propre réaction, Delphine Ernotte explique qu'elle ne s'est "jamais sentie mal" parce que les journalistes "(lui) ont parlé avec franchise" et ne "(lui) ont jamais manqué de respect". "Je note que personne ne m'a demandé de revenir sur ma décision. Personne ne m'a demandé de garder David Pujadas" constate-t-elle, disant "comprendre" en revanche les critiques formulées par les journalistes sur le "timing" de cette annonce. Une décision qui était, selon elle, le fruit d'une longue réflexion sur "la défiance des Français vis-à-vis des journalistes".
Selon ses dires, la patronne de France Télévisions a pris sa décision en ayant conscience du choc qu'elle provoquerait dans l'opinion publique. "(David Pujadas) était regardé par cinq millions de téléspectateurs tous les soirs : je savais que ce serait la tempête", assure-t-elle avant de se réjouir de voir que "tout le monde salue maintenant l'arrivée d'Anne-Sophie Lapix". Une arrivée qui n'a d'ailleurs pas fait fuir les téléspectateurs. Depuis lundi dernier, la présentatrice rassemble chaque soir une moyenne de 5,1 millions de téléspectateurs, selon Médiamétrie, soit 22,8% du public.