"Le Média" répond à Aude Rossigneux. Vendredi soir, la journaliste a annoncé dans un mail son départ de la plateforme Le Média, web-télé initiée par des membres de la France insoumise. Seulement un mois après son lancement, la journaliste en était l'un des visages phare, assurant la présentation de son "20 Heures".
Dans son mail, Aude Rossigneux a dénoncé une rupture "brutale" et des salariés "au bord du burn-out". "Dois-je porter seule la responsabilité des difficultés, des tensions, et des imprécisions de réglage ? En quoi ai-je démérité ? Qu'est-ce qui me vaut ce traitement d'une violence et d'une brutalité qui me laisse dans un état de sidération ?", écrivait-elle, décrivant une gestion proche d'une entreprise du groupe de Vincent Bolloré, personnage honni à gauche.
Dans un communiqué de la rédaction diffusé dimanche soir, les journalistes de la webtélé, remercient Aude Rossigneux pour le travail accompli avant et pendant le lancement du "Média". Ils affirment cependant ne pas se reconnaître "dans la description qu'elle dresse de la rédaction". Ils "déplorent avoir été instrumentalisés dans un règlement de comptes dont la finalité est d'habiller un départ. Les valeurs du Média demeurent inchangées", font-ils savoir.
Gérard Miller, membre du comité de pilotage du pure player, va plus loin dans les colonnes du "Monde". Affirmant qu'il n'y a eu "aucune brutalité", le psychanalyste médiatique a précisé que le comité de pilotage du Media avait décidé de retirer à Aude Rossigneux la présentation du "20 Heures", souhaitant une "présentation tournante" de ce JT. Gérard Miller a précisé qu'une émission hebdomadaire avait été proposée à Aude Rossigneux, visiblement sans succès.
"Il n'y a aucun arrêt de travail pour burn-out", a-t-il par ailleurs asséné. Et de conclure : "On a mal pris la comparaison avec Bolloré. C'est d'une méchanceté inouïe, c'est infâme. Mais quand on veut tuer son chien, on l'accuse d'avoir la rage".